Aimer si fort (2)

Le plus dur c’est le matin, quand tu te lèves et que tu te dis, nom d’un chien , c’est encore moi ! Ça ne t’empêche pas de te lever. Au contraire ça te jette en dehors du lit. Et tu ne sais plus depuis combien de temps ça dure. Il y a des matins de répit en fonction de ce que tu as fichu la veille. Tu ne sais plus depuis combien de temps ça dure. Parce que ça n’a pas toujours été comme ça. Il a bien dû se passer quelque chose pour que chaque matin tu te lèves en espérant être un autre ou rien. Alors tu fouilles, tu cherches, tu remplis des pages pour comprendre ce qui s’est passé. Et tu finis par croire qu’à tel moment en telle année, un ressort s’est brisé et que depuis ce temps là s’est installée l’impossibilité d’être bien quand tu te réveilles. Et tu te demandes comment t’as fait pour tenir si longtemps. Et tu t’en veux. T’avais pas prévu que ça se passerait comme ça. Tu t’étais pas imaginé que tu ne supporterai plus de te regarder dans une glace. Plus particulièrement le matin. Tu te rappelles que quand t’étais gamin chaque jour qui venait, c’était une promesse d’aventures, de joie, de découvertes, de plaisir. Et un jour le jouet s’est brisé. T’as rompu avec une partie de toi même sans trop savoir laquelle. Tu ne vois plus le rapport avec ce que t’étais. Tu t’en veux d’avoir rater. T’aurais voulu être un pigeon. Apprendre à voler, faire du parapente comme Franck Lepage.

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