Un volatile parmi les poulets

Cet après midi, à la maison de quartier Pasteur c’est donc Prev’action. Plusieurs stands sont encadrés par des professionnels, d’autres par des bénévoles de la maison de quartier. Martine, adhérente, accueille les gens dans une cuisine géante installée par les services technique de la ville. Dans cette cuisine, les adultes peuvent se representer ce qu’un enfant de deux ans peut voir et donc tous les dangers potentiels à portée de main. On a été effaré par les statistiques sur les accidents domestiques.  
Dans la matinée, on passe et repasse devant la salle où est installée la police nationale, vers 14 heures, avant l’arrivée des enfants, on se décide à franchir le seuil et à se présenter. On est accueilli par Monsieur Caille, « Un volatile parmi les poulet » plaisante-t-il. Monsieur Caille et Monsieur Damann, accueillent toute la journée des enfants ou adolescents dans des ateliers de sensibilisation à la sécurité routière ou au harcèlement. Ils adaptent leurs actions de prévention en fonction du public. Monsieur Caille blague beaucoup au début: « On joue un peu au bon flic, mauvais flic, moi, je parle tout le temps, je plaisante et Cédric les impressionne. » Et puis, il arrête de plaisanter pour nous parler de ses actions au sein d’établissements scolaires, des contenus qu’il actualise régulièrement. On parle longuement, des dangers d’Internet, du lien social qui se délite,  de la féminisation de sa profession: « Aujourd’hui il y a environ 65 pour cent d’homme pour 35 pour cent de femmes dans la police. C’est terrible mais on constate souvent, quand on appelle les parents de mineurs en infraction ou en discutant avec les chefs d’établissements scolaire, que dans la plupart des cas, c’est la mère qui vient chercher le gamin ou qui va au rendez-vous. On a encore cette image de la mère qui s’occupe de l’éducation, et ça perdure dans notre métier, la présence des femmes policiers aide beaucoup dans les cas de maltraitance, ou d’abus. Le rôle dévolu aux femmes dans la société change très lentement. Je me souviens, il y a 18 ans quand j’ai commencé dans la marine, il n’y avait que deux ou trois femmes, et elles ont mis du temps à faire leur place, truc bête, mais sur les bateaux il n’y avait pas de sanitaires ou de douches à part pour elles. On y vient doucement, mais c’est à vous, qui êtes dans la culture de parler de tout ça. C’est à vous de faire passer des messages et des idées pour que la société change. C’est un peu votre rôle non? »

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