On a trouvé la véritable entrée de Rexpoëde

Monsieur Flahauw collectionne les cactus. Madame Flahauw cuisine un couscous aux odeurs alléchantes. Monsieur Lahaun s’assied à la grande table de son salon et nous raconte comment est née sa passion des cactus, comment il cherche des graines ici et là et comment il les fait lever, quitte à attendre des années à obtenir une plante de quelques millimètres de haut, à peine. Madame Flahauw ne veut pas être filmée mais elle virevolte autour de nous avec l’envie visible de participer, alors elle commente à voix basse. Monsieur Flahauw ne se déconcentre pas, il raconte : la recette du substral (deux mesures de terre de jardin, deux mesures de terre de géranium, une mesure de vermiculite, une mesure de perlite et du gravier – pour les semis, on le passe le tout au micro-ondes) ; les céphaliums (ces couronnes qui poussent sur le sommet du cactus quand il a atteint sa taille adulte) ; les règles de l’hivernage, pour qu’à l’été, toutes les nuits, ses cactus mettent leurs fleurs (les couleurs et les formes éclatantes ressemblent à des feux d’artifice) et embaument les serres pour attirer les insectes pollinisateurs. Il dit La terre, si on la respecte, elle vous le rend. Monsieur Flahauw a fleuri son jardin, fleuri sa rue, fleuri le bas-côté de la route en face de chez lui. Il a vécu dans un appartement, une fois, mais du salon, on passait au couloir, du couloir à la rue, de la rue à l’usine, alors non, c’était pas possible. Ici, au carrefour des quatre clochers, dans l’étendue balayée par le vent, le jardin, ses arbres résolument debout dans la plaine, ses deux serres remplies des sept cent cactus, tout ça, c’est un abri, un pays, un univers, pour Monsieur et Madame Flahauw.

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