oscillation entre la solitude et la quête de l’autre

L’homme est un spectre. Pour V.Hugo, il a le sens spectral du fantôme, du spiritisme mais aussi le sens du spectre lumineux, de la diffraction de la lumière. La poésie hugolienne est penchée, le moi est brisé. Le moi est fondamentalement sans fond et il est mélancolique. Plus que nostalgique, il est mélancolique. La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. Ce n’est pas de la complaisance. C’est du lyrisme dramatique. C’est du lyrisme qui est brisé, qui suppose la brisure du rapport à l’autre et du rapport à l’autre en soi-même. Quand on pense aux Comtemplations de V.Hugo, on se dit, ah c’est du Platon, on va dans le monde des idées ou de la perfection, la beauté parfaite, nostalgique et de la réminiscence. Il ne s’agit pas de ça du tout. La Contemplation est brisée par l’expérience temporelle. Dans le sens du templum. Le templum est l’espace que découpe l’oracle dans le ciel pour voir passer les oiseaux et dire l’avenir à partir du mouvement des oiseaux. L’oiseau c’est le temps. C’est cette brisure du temps qu’il s’agit de mettre en scène dans la poésie. La poésie hugolienne est mélancolique parce qu’elle est critique. Au bord du gouffre.

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