Une heure en compagnie de Gérard Crinière, président de la scène nationale

Monsieur Crinière vient de Bobigny : la ville. Après un bac F4 (génie civil et travaux public), il intègre les beaux-arts de Paris, en sculpture. Puis, parce que pour survivre comme artiste, il n’y a que ce moyen (à moins d’enseigner, dit-il), il enchaîne les 1% dans les lycées et collèges, avec le granit. Sortant de Paris, il découvre : la nature. Ville et nature, nature et culture, voilà ce qui le suivra toute sa vie. Pour une grosse commande à Brive, il joint à sa casquette d’artiste une casquette d’entrepreneur et fonde la société Art Bloc, qui travaille le granit de carrières bretonnes, limousines, vosgiennes, tarnaises. Art Bloc fait des chantiers à Strasbourg, Aubusson, Dunkerque, et plus encore. Dans les années quatre-vingt, c’est la grande époque de la tapisserie à Aubusson. Monsieur Crinière arrive en résidence à l’ENAD et y invente ce qui deviendra sa signature, le mélange du souple et du dur, de la tapisserie et du granit. On peut voir ses œuvres à la galerie A2, au Lycée Jean Jaurès, au musée. À Aubusson, il rencontre aussi son épouse, et reste. Il ouvre une galerie d’art. En 2001, le maire lui propose de devenir président de l’association qui s’occupe du théâtre – c’est une expérience nouvelle pour lui, qui a plutôt toujours affirmé les choses en son nom, qui n’a jamais eu vraiment d’attirance pour le collégial, mais il accepte et semble finalement s’y trouver très bien.
Dans le paysage artistique contemporain, Monsieur Crinière semble regretter l’absence de compétences techniques et l’oubli des savoir-faire anciens au profit des savoir-parler peut-être un peu trop creux. Il dit aussi que l’artiste imagine la réalité de demain.

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