Au quatrième étage du lycée Jean Jaurès

Valérie est coordonnatrice et enseignante en dessin pour les onze élèves de la formation lissier au lycée Jean Jaurès. Le CAP se déroule sur un an et le CAC (certificat académique de compétences, un diplôme uniquement reconnu en Limousin) sur un an et demi. Avec le second, on a, en plus, une formation en gestion, pour pouvoir s’installer à son compte, en atelier. Ces dernières années, le milieu est difficile à conquérir : peu de postes s’ouvrent pour les nouveaux lissiers. Pourtant, les élèves arrivent ici par désir, issus d’horizons aussi divers que la tapisserie d’ameublement, les arts plastiques, la vente, le commerce, les arts décoratifs, le dessin de bande dessinée, la coiffure, la restauration, la démonstration, les services à la personne, la documentation, l’histoire de l’art.
Dans l’atelier spacieux et clair, Marie-Julienne, Laurence et Nathalie, les élèves, et Claude, leur formateur, nous font la visite avec une gourmandise certaine, en commençant par l’armoire à moches. Puis, de la moche, on passe au rouet, pour le bobinage, puis pour faire les flûtes. Pour monter la chaîne, il faut d’abord faire une crenille, sur l’ourdissoir. Ah. On est de vraies araignées. Et puis il faut être ambidextre, et apprendre à équilibrer sa force. Les chaînes peuvent avoir 13, 16, 24 portées – plus y’en a, plus c’est fin. Quand t’as monté ta chaîne, tu passes ta trame. Tu passes, tu passes. Deux passées font une duite. Et ça, là, c’est le verdillon.
Avant de partir, nous avons la chance d’assister à une tombée de métier.

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