Antigone avant la fin de l’heure

Antigone, c’est celle qui se révolte contre son clan. Antigone, c’est celle qui préfère suivre son éthique intime plutôt que la morale que lui impose l’extérieur. Antigone, c’est celle qui demeure moderne à travers le temps, pour ce qu’elle représente d’absolu dans la lutte et la non-capitulation. Antigone existe parce qu’il y a Créon, parce qu’il y a la cité et la loi injuste. Aujourd’hui, tous les Créon, toutes les cités, toutes les lois injustes peuvent donner naissance à toutes les Antigone. C’est vers 16 ans qu’on est Antigone, ou Antigon, et qu’on est prêt à porter l’absolu de la lutte et de la révolte.
Mais comment faire venir à la surface de soi, face à la caméra, face au groupe et dans le jeu, cette révolte absolue ? Les élèves de la classe d’exploration des arts du spectacle du lycée Jamot rougissent et rient et recommencent mais à mesure que le temps passe et que les improvisations se succèdent, on sent venir du fond du fond la saveur de cette révolte, un ton, un geste que l’on aurait envie de protéger encore pour qu’il puisse grandir. Mais le temps presse, la cloche sonne, il est midi.

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