Le plein

Le train dans lequel on monte à Limoges n’a qu’un seul wagon et ses vitres sont sales, à tel point qu’on ne voit rien du dehors. Alors on parle de l’éducation au bonheur et de ce qu’on transmet malgré soi. Quand on arrive à Aubusson, il fait nuit, on descend sur le quai de la gare à tâtons, attentifs aux formes et aux sons. Le bruit de l’eau, un peu rapide, un peu sauvage, le crépitement du feu dans la cheminée, la mince ligne de la route qui traverse la ville ; la ville, quelle est son épaisseur ?, (se demande Hervé dans la nuit). L’espace autour de nous est mystérieux, même si Marie-Pierre et Gérard nous font la visite by night d’un morceau de leur monde. Alors le matin quand on ouvre les yeux, on découvre les couleurs de l’hiver Aubussonnais, des gris moelleux, des bruns foncés et clairs, des verts mousse, et puis ce fameux vert-de-gris sur les roches des collines alentours, et puis ce bel et gros et grand arbre sur l’ancienne nationale qui relie Limoges à Clermont-Ferrand, on dirait un pilier, cet arbre, il faut même descendre du trottoir sur la route pour le contourner. Réunis au théâtre autour de la table on nous délivre les premières indications topographiques et historiques sur la ville, et pour un endroit situé dans la diagonale du vide, on trouve plein de choses, à Aubusson.

Une réflexion sur « Le plein »

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