lutte des classes

Quels ont été les facteurs du délitement de cette culture ouvrière ? c’est moins la réalité objective des conditions de vie qui a changé que la manière dont cette réalité a été perçue par le regard politique. Cette transformation a été en grande partie le produit des événements historiques liés à l’effondrement du communisme. Mais ces phénomènes ont été accompagnés d’une entreprise idéologique menée par les intellectuels qui ont réussi à faire prévaloir à gauche des idées de droite et, plus profondément encore, une perception de droite du monde social. Ce n’est pas seulement l’idée de « lutte des classes » qui a été évacuée, mais la simple idée qu’il existait des classes et que la vie sociale – et donc politique – était traversée, et même structurée, par des conflits de classe. Toute référence au mouvement ouvrier, à la culture ouvrière, a été dénoncée comme attardée dans un passé dont la gauche « moderne » devait se débarrasser. Le vocabulaire s’est modifié : on ne parla plus oppression, de domination, etc., mais de la nécessité d’organiser le « vivre-ensemble » ; tout un blabla néochrétien s’est substitué au lexique qui caractérisait la gauche comme la gauche.
(Didier Eribon)

les gourmands

Jean Zay, récré de l’après-midi. Quel succès, et comme ils sont contents, les élèves, de voir encore un peu de spectacle après la sonnerie, même si ça a déjà sonné. C’est toujours ça de pris.
Et puis interview de trois gamins du quartier : Tom, Lucas et Gaëtan. Les gourmands. On a parlé de la Délivrance, des endroits préférés, les grosses pierres, la colline, et puis les bonbons du magasin, vert autour avec un autre vert dedans, goût pomme, ou alors les boules blanches au caramel. On a parlé des écoles et du collège. L’entrée en sixième, toute fraîche, avec les semaines paires et impaires. On a parlé de théâtre, de marionnettes et de cirque. On a parlé du métier de leurs parents et on a ri ensemble parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils ne savaient pas exactement, pas précisément, ni ce qu’il font, ni où ils vont travailler. On va en avoir, des questions à poser à nos parents, ce soir !
Agréable moment, assis en cercle, sur le plateau. Vous vous rendez compte que vendredi prochain, ici, il y aura deux grands écrans et que c’est vous qu’on verra sur ces écrans ? Ils rient, impressionnés et flattés. Pour finir, on fait les citations.

Ne tombe pas !

Ce matin à l’école Curie Pasteur pour une intervention à la récré. Public enthousiaste. Tant et tant d’enfants.
Adage, tout doux, pour commencer. Commencer doucement tous ensemble.
Puis Hervé qui danse au son de l’accordéon de Marion. Et puis Charlotte au mât chinois.
Ils crient, quand Charlotte monte tout en haut, tout en haut du mât :
Elle va tomber !
Non, ne tombe pas !

Puis Marion sur le fil, et puis pour finir, une danse de percussions corporelles autour du mât, comme un totem.

il pleut

Images de danses de nuit, sur un wagon dans la raquette, sur un quai de déchargement, et puis aussi dans une petite rue cheminote.
Adage / Solo Dorothée / Solo Camille.
Il pleut, ça rend le sol brillant et les reflets fascinants, et Dorothée est trempée après avoir dansé au sol, forcément.

après l'été

Il y avait le son de l’accordéon et la danse de Hervé, il y avait à la fois le soleil et les nuages. Le T-shirt bleu de Charlotte assorti au kiosque.
Les enfants, les ados les poussettes qui passent. Les cartables.
Les petites clefs et les petites vis. Il y a montage démontage. Danse. Et aussi le plaisir de se rencontrer ou se retrouver.