En porte à porte, ce matin, Jérémie et Flora ont été très gentiment accueillis par plein de gens, et particulièrement par Roger et Monique. On a discuté longtemps, après avoir photographié les objets préférés (fleur d’hortensia et griffe de jardinage), fait le portrait sur le pas de la porte, et visité la maison et le jardin. Discussion sur la santé (pas facile à quatre vingt cinq ans mais du moment qu’on se débrouille, qu’on arrive à tenir la maison propre), sur le travail (maintenance de fours à coke pour lui, et ménages pour elle), sur la retraite (le potager, la maison, le jardin). Ils ont cette complicité qu’ont parfois les couples âgés, grande tendresse et attention l’un à l’autre. Ils ont le sourire et l’ouverture. Un vrai moment agréable.
On a vu aussi un homme convalescent, très gentil, qui nous a dit avoir entendu parler de nous par Eric, du Mundakafé. Il nous a montré son VTT, pour illustrer le plaisir de pouvoir, tout doucement, recommencer le sport. Une femme nous a montré la clarinette qu’elle a depuis des dizaines d’années, et sa fille un hélicoptère miniature. Un monsieur nous a montré une canne à pêche téléscopique. Au début, il a dit, non, non, non, pour l’objet, je n’ai pas d’idée, et puis il a ajouté… enfin, j’ai ma canne à pêche, et il est parti la chercher. Une jeune femme nous a montré un vase hérité de ses grands parents.
Veillée # Hénin-Beaumont
Monique, Roger, Jérémie
John
Portraits chinois :
– Si Hénin-Beaumont était un film ?
– C’est déjà un film !
– Si Hénin Beaumont était une chanson ?
– Viens voir les comédiens, voir les kennediens…
– Si Hénin-Beaumont avait un prénom ?
– Ben John ! John Kennedy…
Vasil objet 1
lundi matin
On est de retour, lundi matin, 10 heures. Il fait une chaleur d’enfer. Aujourd’hui Jérémie et Flora vont faire du porte à porte pour les objets et les pas-de-porte, dans Beaumont. Demain, les acrobates font leur parcours à 18 heures, à Kennedy. Et après demain à Beaumont à 14 heures. Depuis les maisons de quartier. Didier et Guy sont partis en porte à porte aussi, à Kennedy, pour les citations et les portraits chinois.
Beaumont couleurs d'espagne
fête des écoles à Beaumont
Hier grande fête des écoles à Beaumont. Des centaines de personnes ont participé à la fête. Et nous sommes intervenus en tout début d’après midi. Marion, Vasil et Mathieu ont présenté un spectacle de roue acrobatique et d’ équilibre. Marion a accompagné le tout au piano. Une petite forme de quelques minutes. Puis Guy a présenté au micro la Veillée et Martine et Didier ont parcouru les travées de la salle des fêtes pour distribuer des petites invitations en expliquant bien aux habitants de quoi il s’agit. On nous a offert un verre au bar. Mathieu Vasil et Marion voulaient en faire bien davantage puisqu’il était prévu qu’on intervienne dans la cour de l’école d’à côté mais il a plu à verse. Jérémie a fait du porte à porte dans le village de Beaumont. Plusieurs heures dans l’après midi. D’une maison à l’autre, se présenter, parler de la Veillée, demander si les gens veulent bien participer, dire qu’on fait ça sur Beaumont et sur Kennedy, avec et pour les gens (com é por os moradores), passer un moment avec les gens, faire la mise en scène, un petit jeu, le portrait et puis une autre maison, une autre maison encore. Et puis une autre. Jusqu’au bout du souffle. Dans le hall de la salle des fêtes on a discuté avec les responsables de l’amicale laïque qui se donnent pour l’amicale, sans compter. Trois semaines ont été nécessaires pour préparer la fête des écoles de Beaumont.
danser tard dans la nuit
samedi matin rencontre avec m. Plouvin
On a rencontré M.Plouvin de l’ amicale des boulistes du quartier Kennedy qui a été créée en 91. Pour que les gens du quartier communiquent entre eux et les boules, c’est un sport populaire. Et M. Plouvin s’y connaissait. C’était une volonté de bouleverser ce qu’on disait de Kennedy. Dès le début ça a été un franc succès. La première année, 70 à 80 joueurs et la deuxième année 150. De 3 à 100 ans A l’époque, il n’y avait pas dans le quartier une famille qui n’avait pas un jeu de boules chez elle. Une année, pendant un tournoi, le quartier a accueilli 1200 personnes. On jouait même sur le macadam. L’amicale des boules est aussi un tremplin pour d’autres associations, ATD quart monde, l’aide aux devoirs… Et même l’assistante sociale venait aux réunions de l’amicale. M. Plouvin répète plusieurs fois : seul, on ne fait rien. En 93, l ’amicale a eu un champion de France en minime. Toutes ces activités ont permis d’envoyer des jeunes en vacances à Marseille et à la montagne. M. PLouvin est très attaché à son quartier. Il nous raconte comment il le défend. La stigmatisation peut venir de partout. Par exemple d’un chargé de mission qui lui que dans le quartier il n’y a pas de gamin qui pourrait devenir animateur de centre aéré. Ou d’une de ses amis institutrices qui lui raconte qu il y avait dans sa classe deux gamins de Kennedy qui étaient très difficiles. Alors il lui a demandé, combien il y a de gamins difficiles dans ta classe, en tout ? Elle a répondu, huit. Il lui a dit, tu pourrais me dire de quel quartier viennent les six autres ? Comment ça se fait que tu ne te souviennes que de ceux qui viennent de Kennedy? Elle a répondu, t’as raison, ça mérite réflexion.