A 17h, première du film-spectacle de la Veillée de la manuf, des Bossons et des Plaines du Loup

Dans une heure aura lieu devant le public des Bossons et de la Manufacture, le film-spectacle réalisé avec et pour les habitants des Bossons et des Plaines du Loup, à Lausanne. Ce travail a été mené par les étudiants (promotion H) de théâtre de la Manufacture, la compagnie Hvdz et Jean Baptiste Roybon. Une fructueuse collaboration de trois semaines dont deux semaines passées sur le quartier des Bossons et des Plaines du Loup. Nous étions hébergés à la cabane du centre de quartier, animé par Silvana, Hélène et Bernard. On a mis en place des navettes pour permettre aux gens des quartiers qui n’auraient pas les moyens de se déplacer, de venir jusqu’à la Manufacture. Delphine (responsable pédagogique) et Jean Baptiste sont montés à la cabane pour organiser les départs de navettes. On a répété ces trois derniers jours sur le plateau du théâtre dans la grande salle de la Manuf. Le spectacle dure deux heures. Deux heures tout pile.

Journal.

Journal. 14 avril 2015.De 14h à 16h on se ballade dans le quartier avec des chants africains, une chanson de coldplay, un gospel, du taï-chi. Il faut toujours des personnes avec des tractes pour expliquer aux personnes du quartier pourquoi on est là.Trois personnes s’occupent de la cabane : Silvanna, Bernard et Hélène. Les enfants du quartier vont à l’école aux Bergères. Il règne ici un magnifique mélange de cultures et de classes sociales, qui se ressent très fort dans les écoles. 15 avril 2015. Cette après-midi on fait du porte à porte pour rencontrer les gens, sans caméra cette fois-ci. Il faut qu’on crée un catalogue de chansons, de poèmes à proposer aux gens qui veulent faire ce cadeau à une personne du quartier. Aujourd’hui est arrivé Jérémy un autre membre de la compagnie HVDZ. 16 avril 2015. Si le quartier était une recette de cuisine ? Si le quartier était une chanson ? Qu’est-ce que vous aimeriez voir sur un plateau de théâtre ? Voulez-vous offrir une chanson à quelqu’un ? L’après-midi on erre dans le quartier avec Cécile pour noter ce qu’on voit, ce qu’on entend. 17 avril 2015. Porte à porte et prise d’image camera. A 14h, rdv avec Jacqueline à maison en bois pour un entretien filmé. Aujourd’hui le groupe d’Adrien a rencontré un monsieur à qui ils ont posé la question de la recette de cuisine. Le monsieur a répondu : une assiette mal nettoyée. 20 avril 2015. Ce matin on regarde le documentaire que nous a donné Jacqueline sur le quartier. Cet après-midi avec mon groupe on livre les chansons. 21 avril 2015. 14h : rdv avec Nino, la directrice de   l’APEMS. Nino nous a dit une phrase que je garderai longtemps dans la tête et que la France devrait avoir en tête : « On a pas besoin de construire des murs pour établir des règles. » 22 avril 2015. Préparation de l’activité Godot que nous ferons dès cet après-midi avec les enfants à l’APEMS. Je ressors de l’APEMS avec un petit dessin de Ana. 23 avril 2015. Ce matin taï-chi en plein air, cours ouvert à tous les gens du quartier. Martine de la Cie nous a rejoint hier soir. 11h15 : rdv avec Mr Birkenstock il nous a donné des photos du quartier des années 70 et nous avons parlé de plein de sujets différents. Je repars avec le nom d’un philosophe que je ne connaissais pas : Fromm. 24 avril 2015. À la cabane ils ont mis du rap en fond sonore pour faire leur pizzas : « Ya rien faire » Alonzo. 25 avril 2015. Vide dressing, j’y ai passé un peu moins de 2h, pas grand monde n’est venu mais on a mangé de délicieux gâteaux et de bonnes crêpes. Voilà lundi nous serons de nouveau à l’école avec tous ces trésors que nous rapportons de chez vous et qui vont nous habiter pas mal de temps…

emmenez moi loin

Mauro part. Il prend son vélo et il fout le camp. Pour aller où, peu importe. C’est le chemin qui compte. Vagabonder.

Il est déjà parti. Son enfance et lui sont ici mais sa tête est déjà loin. Rendre un dernier service (civil) et se barrer rejoindre ses idées.

La première : la révolution. Celle des esprits, d’abord. Ne plus penser en marchands mais en humains. Après : le renversement de société. Il parle de communisme, d’écologie, de décroissance, du monde académique, de foot et de littérature. (Il lit Homo Faber – de Max Frish – qu’il déteste. L’Homo Faber, en philosophie, est l’homme qui fabrique des outils pour transformer son environnement. Mauro poursuivrait : pour le dominer et le détruire. Ses idées ne sont pas nouvelles, mais elles sont celles de la jeunesse. Elles sont tout sauf naïves.)

La scène du balcon

On travaillait sur des scènes à offrir aux habitants du quartier. On nous siffle. Ça vient du balcon du deuxième. On s’approche.
Un petit souvenir pour vous!
Le souvenir virevolte dans les airs, manque de s’écraser sur le balcon du premier, puis non, continue sa descente et s’écrase dans l’herbe, à quelques mètres de nous. C’est une photo de ma collègue et moi en train de travailler, allongés dans l’herbe.