is your love strong enough

Deuxième et dernière représentation du film-spectacle de la Veillée # 35 de Châtelaudren. A 19h. On attend du monde. Les danseurEs ont repris la répétition dans la salle des fêtes de Châtelaudren. On veut couper la dernière danse, enlever une ou deux phrases de l’adage et ralentir le mouvement. On a repris l’adage des Atomics. Chorégraphié par Howard Richard. Il est plus compliqué que l’adage des Sublimes. L’adage est dansé pendant que parlent M. Hamonou et Y. Lecuziat. Avant les deux dernières séquences, la séquence (très émouvante des citations et les applaudissements suivis par les percussions corporelles interprétées par Camille, Dorothée et Hassan). Puis viendra le moment tant apprécié du verre de l’amitié, le moment de revoir les personnes rencontrées au cours de nos deux semaines de résidence. La veillée n’a pas de fin. J.L Godard dit, on ne termine pas un film, on l’abandonne… C’est un peu ce qui nous arrive à chaque fois, ce fort sentiment d’abandon. Et notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Une veillée douce

Ce matin, c’était bien…10 heures, ce n’est pas habituel pour une veillée, mais il y avait du monde au rendez-vous et l’ambiance était douce. On a passé un moment agréable et retrouvé des visages familiers. Joëlle est venue avec sa copine Nicole. Quand elles travaillaient toutes deux au petit écho, Nicole assemblait les patron modèles et Joëlle les pliait. En 1968, FR3 était venu les filmer dans le cadre de leur travail à l’atelier, leur patron les avait alors convoqué avant pour leur indiquer ce qu’elles avaient le droit de dire et de ne pas dire. Nicole est ravie d’être venue ce matin, et Joëlle est un peu la vedette de la matinée. On l’a vu pendant le spectacle, rire, commenter, s’émouvoir: »Ah les gens du nord! Vous avez pas coupé toutes les conneries que j’ai dit! Mais je m’en fous, j’ai passé un bon moment! » Devant la salle des fêtes, elles retrouvent Monette, qu’elles connaissent bien. Monette n’avait pas souhaité être filmée mais elle reste présente dans la veillée, car nous lisons les extrait du blog qui parlent du Mississipi. Monette a suivi toute l’aventure, elle a parlé du blog à son fils qui vit à la Réunion. »Grâce à vous, il va rester des traces de mon histoire » nous dit-elle. Joëlle aperçoit Philippe, qui enseigne le didgeridoo et que l’on voit aussi dans le film: « Ah lui il est bien! ça fait pas longtemps qu’il est là mais c’est un bon gars! » Philippe confie à Maggie » Moi aussi, je suis un gars du Nord, un fils de mineur! ». Il est content aussi de ce moment passé ensemble, après avoir beaucoup voyagé, il a décidé de se poser à Châtelaudren, parce qu’il s’y sent bien. À la fin du spectacle, Natacha, d’itinéraire bis arrive vers nous en larmes et nous remercie. On va tous ensemble au relais du Leff pour notre dernier repas là-bas, l’émotion passée, on rigole beaucoup avec Natacha. On donne rendez-vous à Melinda, et aux patrons du Leff, on a hâte d’être à ce soir pour revivre tout ça une fois encore.

It is not because

Ce n’est pas parce qu’on est Breton qu’on a un chapeau rond

Ce n’est pas parce qu’on a un chapeau rond qu’on est Breton

Ce n’est pas parce qu’on fait de la couture qu’on a un patron

Ce n’est pas parce qu’on a de gros genoux qu’on ne peux pas pas mettre de jupes courtes

Ce n’est pas parce que ce n’est plus à la mode qu’on ne peux pas mettre de robe longue

Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on ne peux plus tomber amoureux

Ce n’est pas parce qu’on tombe amoureux qu’on échoue

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas la mer qu’on ne peux pas faire de voile

Ce n’est pas parce qu’on est en Bretagne qu’il pleut

Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’on est Bretagne

Ce n’est pas parce qu’on s’entend qu’on s’écoute

Ce n’est pas parce qu’on s’écoute qu’on s’entend

Ce n’est pas parce qu’il y a du soleil qu’il ne va pas pleuvoir

Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’il ne va pas y avoir du soleil

Ce n’est pas parce qu’on habite Mississipi qu’on est Américain

Ce n’est pas parce que your love is strong enough qu’on peut live without you

Ce n’est pas parce qu’on arrive pas à s’y faire qu’on arrivera  pas au mois de mai

Ce n’est pas parce qu’une crêpe est sucrée qu’on ne peux pas mettre de la saucisse dedans

Ce n’est pas parce qu’on ne va pas marier qu’on ne peut s’acheter une bague

Ce n’est pas parce qu’on s’achète une bague qu’on va se marier

Ce n’est pas parce qu’on s’appelle Louët qu’on est Bretonne

Ce n’est pas parce qu’on a des origines qu’on a des racines

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas le dragon qu’il n’existe pas

Ce n’est pas parce qu’il y a dragon qu’il y a danger

Ce n’est pas parce qu’on fait du bateau qu’on est optimiste

Ce n’est pas parce qu’on est la vierge qu’on ne peux pas montrer son sein

Ce n’est pas parce qu’il y a la rivière des larmes qu’on est triste

Ce n’est parce qu’on est triste qu’on pleure

Ce n’est pas parce qu’on pleure qu’on est triste

Ce n’est pas parce qu’on parle latin qu’on aime pas faire la fête

Ce n’est pas parce qu’on s’appelle Maggie qu’on est dans le potage

Ce n’est pas parce qu’on est en guerre contre soi-même contre ne peut pas être en paix avec les autres

Quand l’horizon n’est pas net, reste à la buvette

Ça fait bientôt dix jours qu’on est en Bretagne, on aurait voulu faire taire les mauvaises langues et dire qu’il y a fait beau, mais on ne mentira pas. Il a plu quasiment sans discontinuer. Il y a un dicton Breton qui dit : « Quand l’horizon n’est pas net, reste à la buvette ». Nous, on est sortis quand même, au bord de l’étang, dans les rues, de portes en portes, de boutiques en boutiques, d’Yvon en Joëlle et de Nathan en Théo. Demain, on jouera deux fois, à 10 heures, puis à 19 heures à la salle des fêtes. Sur le chemin, pour aller répéter, on croise des visages connus, on dit bonjour, on donne rendez-vous demain. Ça y est, on est un peu chez nous à Châtelaudren. On s’est habitué aux fréquentes averses, on n’y fait plus tellement attention. Quand on devra se souvenir, on ne pensera sûrement pas à la pluie, on pensera au sourire de Melinda, à  celui de Nathan, au Didgeridoo de Philippe, au dragon d’Yvon, à la vierge de la chapelle…On a hâte d’être à demain, retrouver tout le monde, partager le film-spectacle ensemble. Que l’horizon soit net ou pas on boira tous un coup ensemble après à la salle de fêtes.