La journée de Jules

Jules raconte sa journée à l’heure de la rencontre qui clôt la journée de travail : je me suis levé ce matin, je suis allé promener le chien et pour le petit déjeuner, j’ai du partager avec Luis le pain et le chocolat. Je suis arrivé en voiture à l’espace chapiteaux. On était les premiers arrivés. Il n’y avait personne. Et puis Hervé est arrivé. Et hop les instruments dans la voiture. Théo et Luis, allez on y va on connaît l’adresse ! On a cherché la rue, on s’est trompé de route.  J’ai couru pour rejoindre tout le monde en classe cirque au lycée Bayen. Quentin a fait du fil et plein d’autres choses. Puis on a repris la voiture et on a mis de la musique  à fond, on a dansé. J’ai  bien aimé mais on était trop près du camion de Marion. On s’intoxiquait. Après on est arrivé à l’IME, les enfants était assis. L’animateur nous dit, voilà la salle pour le spectacle. On a assuré. Premier groupe,  ça s’est bien passé et on a fait le deuxième groupe à l’étage et ça s’est super bien passé. On est reparti en voiture. Hop ! Chemin du retour et on voit sur le pont une  dame qu’on a vue à la prison hier. Ensuite, cantine et centre de ressources. Retour à la salle de danse à 14h avec Hervé et Didier qui nous ont donné des textes qu’on va devoir lire en spectacle.  C’est terrifiant. On a retenu une belle image de la journée, Luis qui disparaît dans le plafond de l’ IME.

Rencontre au lycée Bayen

Au lycée Bayen, une classe « cirque » vient d’ouvrir. Les élèves passeront « un bac cirque », dans deux ans, lorsqu’ils seront en Terminale. Ce matin, nous avions rendez-vous avec eux. Les « Cnaky » se sont présentés. Qui fait quoi. Sa spécialité. C’est drôle, cette histoire de spécialité. On entre au CNAC, avec une spécialité. Souvent, on a plusieurs cordes à son arc. Mais quand même… On se spécialise… On précise une technique, on développe son vocabulaire, on apprivoise son agrès pour qu’à force de travail et de recherche, on fasse corps, avec sa spécialité. Les lycéens, eux, n’ont pas encore de spécialité. Ils ont une dizaine d’heures de cirque par semaine, dont 2 heures de théorie et d’histoire du cirque. Nous les retrouvons dans une petite salle – leur salle d’entraînement et leur cagibi! explique une des lycéennes- et nous passons une heure ensemble, entre fil de fer, acrobaties et main à main.  ça sonne. Ils ont deux heures de maths. Nous, on est attendu à l’IME, côté rive gauche. Alors, on quitte le lycée en fanfare, on se donne RDV vendredi pour le film-spectacle de la Veillée, ou plus tard, au CNAC, ou les jeunes lycéens viendront s’initier aux aériens, avec Patrick et Bruno, très prochainement. Des liens se tissent entre Bayen et le CNAC. C’est tout nouveau. On est au tout début de la rencontre. 

IME au grand coeur

Mercredi. Avant-dernier jour. Le temps s’accélère… Il faut terminer de monter le film-spectacle qui sera projeté vendredi, à la salle Rive Gauche. Il faut choisir des textes, extraits du blog et des textes politiques, qui parlent d’éducation populaire, puis répéter la lecture des textes. Car ce sont les circassiens qui vont être tour à tour lecteurs, acteurs, acrobates, danseurs, musiciens… Passeurs, en mots et en corps, de la parole de tous ceux et celles que nous avons rencontrés. Passeurs d’émotions. Comme ce matin, à l’IME, l’Institut Médical Educatif, 43 rue Jeanne d’Arc, à Châlons. Nous avons rencontré deux groupes d’enfants. Un groupes de jeunes enfants et un groupe d’adolescents. Accueillis par des animateurs souriants, nous nous sommes installés: Stefan a sorti son accordéon noir, Chloé sa belle flûte argentée, Quentin son gros tambour cymbalé, Théo son trombone coulissé et Ricardo, son tambourin à clochettes… Andiamo! Festival de l’acrobatie et des duos malicieux. Espace restreint, on se recroqueville pour faire son macaque, on se serre pour sa roulade arrière, on se respire, on s’écoute, on se porte! Petits pas chassés, bras tendus, jambes tendues-pliées, arabesques esquivées, enroulés au millimètre près, développé-équi en évitant le plafond qui est décidemment trop bas… Qu’importe! Juan et Théo dansent avec la roue Cyr, sur place, valse endiablée au rythme du tambour, battant, et de la flûte, aérienne. C’est magnifique. Les enfants sont sous le charme. L’énergie est belle et puissante. On prend le temps d’échanger avec les enfants, on rit ensemble, on applaudit.C’est époustouflant. Malgré la fatigue, l’espace exigu, l’heure matinale, les circassiens ont donné un spectacle total, n’économisant rien, donnant tout. Une leçon de maturité, un cadeau, pour cet IME au grand coeur qui nous a ouvert ses portes ce matin.