ces strates

Conversation entre Thomas Hirschhorn et Hans Ulrich Obrist :

Pourquoi les murs de dessins réalisés il y a mille ans sont considérés comme de l’art et les slogans récents comme du vandalisme ? Est-ce uniquement le passage du temps qui détermine la valeur ? Je m’intéresse à ces strates, je m’intéresse à ce qui existe en dehors de l’échelle de valeurs, absolument pas à la hiérarchie.

et

Pour moi l’art est un outil pour connaître le monde, un outil pour s’engager avec la réalité et un outil pour faire l’expérience de l’époque dans laquelle je vis.

27 et +

Veillée #1 Province et Fleurs / Veillée #2 Cité 4 et Sellier/ Veillée #3 Riaumont / Veillée #4 hors série Rendez-vous Cavaliers / Veillée # Tournée des grands ducs / Veillée #5 Bergerac / Veillée #6 Bourges / Veillée #7 Lillers / Veillée #8 Béthune / Veillée #9 9/9bis / Veillée #10 Retour à Bourges / Veillée #11 Barlin. Cité 5 / Veillée #12 Torcy / Veillée #13 Calais / Veillée #14 Tremblay / Veillée #15 Wingles / Veillée #16 Saint Nazaire / Veillée #17 Loos-en-Gohelle / Veillée #18 11/19 première / Veillée #19 Chantiers Nomades / Veillée #20 Saint Médard / Veillée #21 Reims Croix Rouge / Veillée #22 Guyancourt / Veillée #23 Méricourt / Veillée #24 Sao Paulo / Veillée #25 Belo Horizonte / Veillée #26 11/19 deuxième / Veillée #27 Hazebrouck /Veillées permanentes / Instantanés / Retour sur le Brésil

Distance, de Depardon

Conversation entre Raymond Depardon et Hans Ulrich Obrist :
Le photographe a toujours un rapport à la distance et au sujet qui est à la fois très fort et très problématique. Ce qu’il fait le contraint toujours à se placer « dedans », et donc dans ce qu’il fait il n’a pas d’autre choix que de livrer une part de lui-même. Mais en même temps, ou d’un autre côté, il est toujours face à cet écueil de se mettre trop en avant et de ne parler que de lui. C’est l’éternel problème du « moi je ».
On ne peut pas simplement postuler que son point de vue singulier possède une valeur universelle !
C’est pourquoi il faut parvenir à le mettre en avant tout en le dépassant. Et puis il y a cette autre question : si on a tendance à mettre en avant ses propres problèmes, ne court-on pas le risque de cacher autre chose ? ce regard est-il toujours authentique dès lors qu’il est autobiographique ? Mais à l’inverse, si l’on reste très distant, ne risque-t-on pas de ne plus toucher les gens ? Toutes ces questions sont posées.

virus

Conversation entre Félix Gonzalez-Torres / Hans Ulrich Obrist :

Le corps, à ce point de notre Histoire, et de notre culture, n’est pas simplement défini par la chair, mais aussi par la loi , les législations, et avant tout par le langage.
ET
Le virus est notre plus grand ennemi, mais il devrait être aussi notre modèle : sortir d’une logique d’opposition, ne pas se laisser définir afin de s’agripper aux institutions qui, elles, seront toujours là.
Comme l’a montré Althusser, les institutions, ou institutions idéologiques se reproduisent éternellement. Donc si nous nous y fixons comme un virus à une cellule, nous nous reproduiront avec elles.
Les appareils idéologiques ne meurent jamais, ils seront toujours là, quand nous croirons les avoir coincés, ils se seront reproduits ailleurs. C’est une des aspects fascinants du fait de travailler comme un virus – de se fixer à ces institutions.

porte à porte pour les pas-de-porte et les objets

Bonjour,
On est une compagnie de théâtre et on fait un film spectacle sur le quartier et les habitants du quartier. Dans le cadre de ce film spectacle, on demande aux gens s’il acceptent de participer en posant 30 secondes devant leur porte, comme ça, on fait une galerie de portrait des habitants….
Est-ce que vous accepteriez de poser 30 secondes, ici, sur le pas de la porte ?
Et puis il y a une deuxième chose qu’on demande : est-ce que vous pourriez nous montrer un objet que vous trouvez beau, ou important, un objet qui représente votre culture, ou vos loisirs, ce que vous aimez faire. Un objet symbolique, ou qui a une valeur sentimentale… ? On en fait une photo, pour faire une sorte de petit musée des habitants…