mardi 11/03/2014, les cerisiers japonais sont en fleurs à Evry

Demain entre en scène le lycée Mendes France avec qui on fera la série des questions réponses et En attendant Godot. On est très vigilant, ne pas réaliser un film-spectacle qui serait trop long. Ne pas dépasser trente cinq minutes. On a beaucoup de matière. On a beaucoup filmé mais les actions de stop motion comme les variations surréalistes ou les souvenirs, les objets, les dessins collectifs des lycées, sont des successions courtes de quelques images. On a tourné dans beaucoup plus de classes que lors de nos derniers instantanés qui ont eu lieu dans l’agglomération dunkerquoise. Il faut qu’on garde notre fil narratif, le rapport des lycéens à leur territoire et à la culture. Il faut que ce travail fasse sens et donne du sens. Il faut que ce travail mette en valeur les lycéens et soit positif. On a encore beaucoup à faire puisqu’il faut finaliser les montages et organiser les différentes séries de photos en stop motion. Et écrire tous ces textes explicatifs sur nos nouvelles actions… Il faut que les gens comprennent ce pourquoi on fait ce qu’on fait, sinon c’est peine perdue.

variations surréalistes

Une classe normale. Inventer des situations entre les lycéens. Le prof est au bureau. Les deux filles ont le fou rire. Trouver une position figée. Photo. Avec les tables, les chaises, qu’est ce qui serait étrange ? Comment écouter autrement ? Le prof dit en souriant, tout ça renouvelle ma pédagogie. On réinvente la position de discussion des philosophes platoniciens. On imagine d’autres positions. Dounia, une élève de la classe est la sagesse. On la porte, assise sur une table. Tout le monde la regarde. Il s’agit d’une longue recherche autour d’une table. Photo.Gardons la table et Dounia au centre. Frédéric observe la scène avec un peu de recul. On pose tous un doigt sur le stylo avec lequel Dounia va écrire. Dounia dicte à chacun ce qu’il doit savoir. Photo. Puis retentit un sample de rap et c’est la récréation.

transition Baudelaire-Perret

C’est l’heure de la cantine. Toute l’équipe se retrouve de 13h10 à 14H10 pour le déjeuner à la cantine et dans l’après-midi on change de lycée. Direction Perret. C’est juste à côté, les lycées sont contigus et partagent la même cour de récréation. Au repas, chacun parle de ce qu’il a fait dans la matinée ou la veille. Martine revient sur les deux heures qu’elle a passé à fouiller Antigone avec les 1MS2. Le élèves ont interprété l’histoire à leur manière. Martine s’inspire du film looking for Richard. Il s’agit pour les élèves de commenter la pièce et l’histoire d’Antigone. De se l’approprier, de la rapporter à ce qu’ils connaissent. L’idée est de jouer Antigone et d’improviser autour d’un personnage qui s’appelle Antigone et qui étudie au Lycée à Perret. Martine est très heureuse de cette nouvelle version au lycée Perret d’Evry, de cette recréation d’Antigone, de cette co-création d’un autre personnage de théâtre.

souvenirs, variations surréalistes, rêves dansants…

Notre Q.G ou salle de repos et de travail est comme un pigeonnier. Nous sommes des pigeons voyageurs. On rentre et sort à toute vitesse de la salle (comme pour porter des messages), à tout moment et surtout quand la cloche retentit, un air de la série Sex and City . Amély et Isabelle ont fait les objets avec une classe de formation d’aide à la petite enfance. Les élèves nous ont indiqué l’objet qui, à leurs yeux, est le plus important dans l’établissement. Qu’on a pris en photo. Pour chacunE, Isabelle écrit un petit commentaire sur ce qui lie la personne à l’objet. Notre film-spectacle se construit peu à peu. Image par image. De Godot à Antigone, du tableau noir de la salle 208 au banc de la cour de récréation, proche du local technique. De la grille qui marque l’entrée (ou la sortie ) des lycées, au rouge à lèvre scotché par une élève sur un grand dessin qui représente le lycée Baudelaire, réalisé collectivement par les 2ASSP et leur professeur.

les urbanistes du quotidien

Deuxième jour. Instantané des Lycées Baudelaire, Perret et Mendes France. Jérémie demande aux lycéens des classes qu’il rencontre de se rappeler un souvenir, quelque chose de particulier qui s’est passé au lycée et les propositions affluent. Il refait la mise en scène du souvenir et prend une photo. Les élèves ont rejoué un évanouissement, une bataille de boules de papier, un élève collé sur sa chaise avec de la glu, les nuits de grève à dormir sur les tables, un matin où tous les élèves d’une classe ont ramené leur bol, à l’heure du premier cours, leur nappe et leur petit déjeuner, une embrouille dans la cour, une ballade en skate dans les couloirs du lycée… Autant d’évènements surréalistes ou situationnistes au cours desquels les élèves ont détourné un moment de réalité, une habitude, une règle pour s’en divertir. Habiter poétiquement sa vie et son travail.