Danser dans des chaines

L’idée est simple mais l’idée est belle. On a installé une toute petite boite noire où l’on demande à nos amis Turbulents de venir danser. Je ne vous dit pas pourquoi, ni ce que cela donnera mais les images seront nos « effets spéciaux » du spectacle. Dans tous les cas, c’est très beau de voir ces danses très libres enfermées dans cette toute petite boite. Un endroit limité de liberté totale. C’est pile dans le thème quand on travaille sur l’enfermement et la liberté. Ce matin, la boite était noire et les danses timides. Cette après-midi, la boire nous offre une lumière blanche éclatante, la musique change le ton et les membres, les corps se lâchent.

Lundi matin, on a déjà nos habitudes

On prend vite des habitudes avec nos ami.e.s des Turbulents. Tous les matins, Didier attend Marie au café Pereire afin de faire le point avant d’aller aux chapiteaux. Alexandar rejoint Didier tous les matins pour boire son café. Marie arrive, Alexandar fait toujours semblant de se cacher sous son chapeau. Marie fait semblant de ne pas le voir, on rit puis on part ensemble pour faire les 10 minutes de marche qui nous sépare des chapiteaux où tous les lundis matins, une réunion de présentation de la semaine des Turbulents a lieu. Ce matin, on présente Bénédicte qui est arrivée pour une semaine consacrée aux images du spectacle Trouble.

Turbulences # jour 4 # Trouble # journée improvisations

Journée entière consacrée aux improvisations sur les thèmes de la colère, de l’interdit, de l’accueil et du merveilleux.

Chaque Turbulent se donne vraiment à fond dans chaque improvisation. C’est impressionnant, souvent surprenant. Nous avons découvert un tube cet après-midi interprété de manière enlevée par Arnaud, nous avons eu une danse du cercle très poétique par Benjamin, des textes très personnels par Martial, des chansons, des danses, bref, des improvisations en tout genre. Guy, didier et Marie débriefent tout cela le soir au café Pereire. Comme le dit Didier: quelle matière mais maintenant quoi en faire…On continue demain.

Il est interdit de manger les étoiles

P 90 d’Histoire de la folie à l’âge classique de Michel Foucault

« L’internement, ce fait massif dont on trouve les signes à travers toute l’Europe du XVIIe siècle, est chose de« police ». Avant d’avoir le sens médical que nous lui donnons, ou que du moins nous aimons lui supposer, l’internement a été exigé par tout autre chose que le souci de la guérison. Ce qui l’a rendu nécessaire, c’est un impératif de travail. »

Un jour, tout le monde changera de visage…

Depuis lundi, on écrit beaucoup avec les Turbulents sur ce qui est merveilleux et ce qui est interdit. D’abord, à partir d’improvisations ensemble puis en plus petit nombre, puis seul-e: écrire un texte ou faire un dessin sur la colère, l’intimidation, l’interdiction ou le merveilleux.

Il en sort des jolies choses, des phrases rigolotes ou des propos touchants, on vous en livre ici un petit aperçu:

C’est merveilleux quand on est tous les deux
Il est interdit de se promener dehors tout nu quand il fait froid
C’est merveilleux qu’ils fassent des travaux à Saint-Germain
Il est interdit d’avoir un handicap
C’est merveilleux d’être en vie
Il est interdit d’être à l’ouest
Il est interdit de voler sans demander la permission
Il est interdit de suivre les gens jusqu’au 5ème
C’est merveilleux d’être joyeux comme cela
C’est merveilleux de faire Edith Piaf
C’est merveilleux le sourire de Mademoiselle
Il est interdit de faire des activités dans son monde
Il est interdit d’imiter la voix des autres
Il est interdit de sonner l’alarme dans les transports hors du commun.

D’ailleurs, dans ce lieu incroyable et un peu hors du monde, on retrouve sur toutes les portes des bâtiments préfabriqués qui entourent les deux chapiteaux des phrases des Turbulents pleines de poésie:

« J’ai pas aimé comment ça finit le début »
« D’une sériosité je suis »
« Aujourd’hui, je roule vers un songe »
« Pour le carnaval, je me déguiserai en personne normale »
« Enlève ton énervé »
« Désolé je suis en retard à cause d’un raccourci »