Chantiers Nomades (3)

Au commencement du troisième jour. Hier on a vraiment utilisé le charbon pour la première fois. Enterré quelqu’un dans le charbon. A la Base 11/19, on se disait, après avoir fait cela, que ça devait vibrer de toutes parts. Mathilde a fait remarquer que c’est beau un tas de charbon au milieu du plateau. Hier soir quelqu’un a proposé qu’on aille boire un verre ou manger avec tout le monde. Ce n’est que partie remise. On reprend ce matin à 10h. Christophe est là ce matin dès 9 heures pour faire un clean du plateau et des vestiaires. Et on va ranger le mur effondré, des centaines de briques à empiler sur des palettes. Cet après-midi on s’est dit qu’on verrait tout le monde en travail d’ improvisation.  On va rejouer l’effondrement du mur en fin de journée. Ce matin on reprend la danse collective. Près de la Base 11/19 il y a une distraction de plus pour ceux qui viennent de loin et logent à Liévin. Le Louvre-Lens. Pour tous ceux qui sont hébergés près du stade couvert. A côté du Staps, la faculté des Sports pour et avec qui on a fait une Veillée en novembre dernier. Avec l’université d’Artois.

impros

Aller jusqu’au bout sa force (physiquement ou métaphoriquement). On se sert des briques et du charbon. Les propositions se multiplient. Au sol, sur un table, sur un fil de fer, sur une échelle. Dans une bassine de faux sang. Le texte projeté en prompteur sur un écran amovible. C’est Angelica Liddell qui marche le mieux. Allongée en robe de mariée sur un tas de briques. Après l’effondrement d’un mur à travers lequel un homme est passé comme dans un film de science fiction. Elle l’enterre dans des boulets charbon. Une pluie de charbon. En robe de mariée elle se tient au fil derrière une enceinte en briques. Face au public essayer de briser une brique comme une démonstration de karaté.  En robe de mariée elle est face au public en grand déséquilibre sur un fil de fer. Elle va et vient comme pour un défilé de mode. Elle remplit un sac de boulets de charbon. Une brouette de briques. Elle va et vient avec la brouette lourdement chargé de briques. Jusqu’au bout de sa force.

travail chorégraphique

Tout le monde une brique sur la tête. Marcher avec une brique sur la tête. Se frayer un chemin. Tous ensemble, on place une brique puis une autre. Un même chemin pavé de briques. Une brique après l’autre. En parlant tous ensemble. Plein de briques sur un personne. Se pousser avec une brique dans le ventre de l’autre. Mouvement de bras, avec lâcher de brique qu’on rattrape. Glisser et cogner la brique au sol. Se tourner d’un quart de tour. A genou sur le sol, la brique sur la poitrine.

Chantiers Nomades (2)

Deuxième jour de briques et de charbon. Tout le monde est arrivé vers midi. Pour manger. Puis on s’est lancé dans le bain des briques et du charbon. Et des danses et des impros. Et Angelica Liddell et Yves Simon. On pourrait se servir de Stig Dagerman, notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Cette fois on n’a pas fait la visite du site comme nous l’avions faite lors du précédent Chantiers Nomades. Nous ne sommes pas allés au Louvre, non plus. Vers 17h30 Cécile Dufflot est passée sur le site. Elle est allée avec Jean François Caron, le maire de Loos en Gohelle rendre visite au CDEE  (centre de développement économique et écologique). On a quelques difficultés à travailler les textes au 11/19. Le chauffage fait du bruit. Mais comment chauffer une friche autrement que par une soufflerie. On va se servir des H.F. On est une bonne vingtaine en tout. Beaucoup sont logés au Craff, au stade couvert. Comme à l’époque d’Ivanov.