le protégé

Tourner en voiture dans les alentours pour connecter les noms entendus si souvent. Errer à plus grande échelle. C’est quoi, autour ?
Route de Béthune. Mazingarbe avec les bureaux des mines immenses et délabrés ou presque. Puis Vermelles. Puis en revenant, une boucle. Les petites routes et les champs de betteraves. Puis Auchy. Puis Haisnes.
Alors, à Haisnes, de loin en arrivant à Haisnes, on voit un chevalement, à contre-jour. Un chevalement bizarre. Un chemin de terre pour le rejoindre. C’est la plus petite mine qu’on ait vue, complètement délabrée, envahie de végétation. Il y a seulement des chats. Juste deux chats qui rodent. La toute petite mine de rien avec son chevalement en béton, en ruine, avec des filets qui claquent dans le vent, pour retenir les morceaux qui tombent. On se dit, celle là, toute petite, au bout de son chemin de terre, tout le monde l’a oubliée. Toute petite qu’on a du mal à croire qu’en dessous, il y a eu du charbon et des galeries. Du mal à croire qu’il y a eu la grande activité minière dont on parle si souvent. Ce chevalement là n’a pas la beauté des autres. Il a rien pour lui.  Les mines c’était aussi ça. On se dit que celui là n’a pas été détruit parce qu’il a été oublié. Pas protégé, comme les autres, mais juste oublié. Juste pour ça il mériterai qu’on le protège.

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