Einmal hat Hans Jonas gesagt…

Hans Jonas disait dans la cosmologie grecque les fins (les buts moraux) sont situées dans la nature. Pour Kant, les fins ne sont pas domiciliées dans la nature. Il ne s’agit plus d’imiter la nature, de trouver son lieu naturel pour s’y ajuster car la nature a changé de sens. La nature n’est plus un ordre, c’est un chaos. La nature, ça n’est plus l’harmonie cosmique, c’est l’égoïsme des pulsions, hors de nous comme en nous, c’est une monde de force, c’est le monde de Newton, un monde de forces centrifuges et centripètes qui traversent l’univers de gravitation universelle. En nous, la nature c’est les penchants égoïstes, c’est ce qui nous pousse à dévorer les autres et pas tellement à limiter notre liberté pour laisser aux autres de l’espace vital. La nature, c’est l’égoïsme fondamentalement. La nature est suspecte. La nature est un repoussoir, ce contre quoi la morale va devoir lutter pour se réaliser. L’accord qui sera visé, dans la morale, ce sera l’accord avec l’humanité et non plus avec l’ordre cosmique ;  l’accord entre nous. L’idéal deviendra une seconde nature, une nature humaine. S’accorder entre nous et non plus s’accorder à l’ordre cosmique. Et c’est ça, les droits de l’homme. On ne sera plus dans la perspective d’Ulysse, qui veut retrouver son lieu naturel mais dans la perspective moderne d’un accord intersubjectif, un accord entre les sujets qui supposera une limitation de notre volonté de pouvoir, de nos penchants expansionnistes, de notre volonté de dévorer les autres, de prendre leur place et de leur faire du mal.

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