On rencontre aussi des Saint-Juliennois de longue date qui ont choisi de ne jamais travailler « de l’autre côté ». Mais quand même, ici, beaucoup rejoignent leur travail avec le bus D. Le bus D pour aller à G’nève le matin, le bus D pour revenir à Saint-Ju le soir. Une ville frontalière, c’est une réalité forte, une réalité particulière. Ici, il y a beaucoup de gens qui passent, qui partent, qui arrivent, qui repartent. Beaucoup qui habitent à Saint-Julien-en-Genevois parce qu’ils travaillent en Suisse ou souhaitent travailler en Suisse. Alors, quand on fait du porte-à-porte, on nous raconte souvent que « Saint-Julien, j’y habite depuis des années, mais je ne connais pas tellement » ou « Saint-Julien, y a rien à y faire, enfin, je ne crois pas qu’il y ait grand chose, je ne sais pas… ». Et la ville grossit selon des règles qui semblent être dictées par la frontière.