Je suis partie marcher seule pour comprendre ce qui nous entoure, scruter les détails, tenter l’impossible inventaire des formes de maisons.
Il y a des rues larges au milieu desquelles on peut marcher sans croiser trop de voitures et des petits chemins herbeux entre deux lots de maisons. ça vaut la peine de les traverser pour voir l’arrière des maisons et les formes innombrables d’extensions que les gens se sont faites construire.
J’ai vu des fenêtres murées et des façades fleuries.
J’ai vu au moins deux façades décorées avec des papillons.
J’ai vu des jardins touffus, des presque forêts, des gazons précisément tondus, des pelouses constellées de paquerettes.
J’ai trouvé des endroits où on pouvait entrer, d’autres où je suis restée dehors.
J’ai vu des travaux, souvent.
J’ai vu trois désespoirs du singe.
J’ai vu toutes sortes d’arbres, taillés ou non taillés.
J’ai vu des cuves pour récupérer les eaux de la pluie.
J’ai vu des fleurs, des arbres en fleur, deux personnes qui s’enlaçaient, au loin, au sommet du terril.
J’ai vu des mousses jaunes sur le ciment de l’école et des restes de neige non fondue sur l’herbe.
J’ai vu le ciel du mois de mars.
J’ai entendu des chiens japper dans les maisons, aboyer derrière les haies. J’en ai même entendu un laper bruyamment dans une bassine d’eau.
J’ai vu les trois premiers enfants de l’école sortir en récréation.