les Atomics

La dernière fois qu’on a joué les Atomics, ça remonte au début du moins de juin 2012. On voulait mettre en scène le récit de dix années passées à aller à la rencontre des personnes pour faire avec et pour eux des films-spectacles. On s’est bien cassé la tête pour le faire, ce spectacle. On a mis des années à le travailler en laboratoire. On a fait deux grandes versions différentes. En 2011 et en 2012. La deuxième version, on l’avait démarrée par un travail avec les gens de la scop le pavé, une association d’éducation populaire qui a été fondée par Franck Lepage. On s’était fait sérieusement remonter les bretelles. Les personnes de l’association et Franck Lepage nous reprochaient de n’être pas assez militants. Et de faire du théâtre. Ou de prétendre faire de l’art puisque comme disait Anaïg, qui est membre de la scop, je ne crois pas à l’art. Cependant on a fait avec eux un grand nombre d’exercices qui tiennent du théâtre. On peut dire aussi, à l’inverse que certaines formes de théâtres tiennent de l’éducation populaire. C’est au fil du temps que tout cela s’est dévoyé. Que le théâtre s’est éloigné du combat politique, et qu’il est aujourd’hui si mal perçu par les militants de l’éducation populaire. Les conférences gesticulées qu’ils-ELLES (du pavé) tournent partout en France sont du théâtre. Ils -ELLES pratiquent une forme de théâtre brechtien. Très didactique. On ne s’y ennuie pas une seconde. La dernière fois qu’on a joué les Atomics, c’est à Douai, à l’Hippodrome. Pendant le festival des 24 heures de spectacles vivants. On a tenu compte du travail fait avec le Pavé. On en parlait d’ailleurs dans le spectacle. On avait mis des paroles fortes, comme celles de Jamal de Tremblay ou Erik Noulette de Bourges qui disait, en parlant d’intégration, que ça ne pouvait fonctionner que dans les deux sens. Il ajoutait qu’il fallait assumer une certaine violence des jeunes parce qu’on ne peut pas faire l’impasse sur la douleur endurée dans les familles qu’on est allé chercher de force au fond des campagnes du maghreb ou d’ailleurs et qu’on a marquées comme du bétail… Normal que la violence, elle ressorte à un moment ou un autre…

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