Du sang, c’est pas de l’eau

Lundi on rencontre Monsieur Singez. Monsieur Singez  a un sourire communicatif. À  63 ans ,on ne le sent pas prêt à arrêter son activité. Monsieur Singez est agriculteur, comme ses parents et ses grands parents avant lui. Ses enfants ont suivi un tout autre parcours mais ses petits enfants, eux , s’intéressent de près à l’exploitation agricole. « Et oui quand même, du sang c’est pas de l’eau ! »Il semble heureux que la nouvelle génération veuille suivre ses traces. Passion, c’est le premier mot qui lui vient à l’esprit quand il parle de son métier. « C’est un métier dur, moins dur aujourd’hui que dans le temps. Un agriculteur, ça s’adapte. On subit le temps, on subit les prix. » Monsieur Singez cultive des betteraves, des pommes de terres mais plus d’endives. « Avant à Lorgies c’était beaucoup les endives, le chou-fleur, et le tabac aussi. » Lorgies a beaucoup changé, des lotissements se sont construits au fur et à mesure du temps.Il est arrivé qu’on lui fasse des remarques parce qu’il salissait la route avec son tracteur, mais « une route, c’est pas une salle à manger » dit-il. Il veille toujours à ne pas gêner. Il se souvient d’une matinée ensoleillée d’août, vers 11h, le temps parfait pour la moisson, une famille habitant le lotissement adjacent au champ l’a invité pour l’apéro, mais « il faisait 30 degrés et 10 de plus dans ma cabine, alors l’apéro pour mois c’était qu’un jus de fruit, j’aurais pas fini ma journée sinon. Au début, j’ai cru qu’ils m’arrêtaient pour me dire que je gênais mais non! Après, j’ai même fait faire un tour aux enfants dans la moissonneuse ». Les gens lui on dit « on voudrait que vous soyez toujours là Monsieur Singez, comme ça il y aura toujours des champs et on ne construira pas derrière chez nous ». « C’est gentil à vous mais vous venez d’arriver et vous ne voulez pas que les autres arrivent, imaginez si moi j’avais dit pareil ! »leur a-t-il répondu. Il est très favorable à l’évolution du village mais il faut bien sûr qu’il reste des parcelles cultivables et des exploitations parce que  » S’il n’y a pas d’agriculture, ce n’est plus un village, c’est une ville. »

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