

« Si ton œil était plus aigu, tu verrais tout en mouvement »
« Si ton œil était plus aigu, tu verrais tout en mouvement »
Lorsque je me suis présenté aux autres dans la salle de cours aérien, j’en suis vite venu à parler de la différence de réactions d’un public qui regarde un magicien ou un jongleur.
En effet, dans le cas où un jongleur fait tomber un massue, le public est déçu et va l’encourager avec des applaudissements pour qu’il renouvelle sa tentative. Dans l’autre cas de figure, si un magicien laisse percevoir une maladresse, cela procure la joie des spectateurs qui vont instinctivement se mettre à rigoler.
Mes orientations professionnelles m’ont progressivement amené vers l’art du clown où j’ai pu reclasser » le raté du magicien » dans le jargon clownesque sous le titre de » L’accident » .
C’est devenu une base de jeux essentiel dans la création de mes spectacles.
exemples:
-Pour rendre quelque chose plus spectaculaire, il peut être utile de raté les deux premières fois ( maximum). Au troisième essai, la performance est alors plus perçue comme un triomphe.
-Lorsque les performances techniques se déroulent avec brio, afin de ne pas juste être démonstratif et dans le but provoquer des rires, au moment où je reçois les applaudissements je joue un état de fierté tellement poussé que cela m’amène à un déséquilibre, ou dans un mouvement rapide et soit disant spontané à cogner quelque chose d’autre pour provoquer l’accident.
… Le déséquilibre c’est ce qui fait rire et c’est aussi ce qui nous fait avancer.
Le multicirque chez Cirqu’Conflex
Les étudiants nous ont montré ce qu’ils savent faire. C’était très intéressant. Nous aussi on leur a montré ce qu’on sait faire et comment faire. C’était très chouette. Je suis impressionnée qu’ils le fassent si bien. Je trouve aussi que ce qu’ils font est difficile et que ça demande beaucoup de patience. Ils viennent de partout mais ils parlent bien le français. Moi, j’aime bien ce qu’on a fait avec eux. J’espère que eux aussi.
Charlotte, participante (néerlandophone) aux ateliers multicirque et cirqu’en presse.
Nous et les élèves de l’ESAC
Le premier mercredi où ils sont venus ici, on leur a montré toutes les techniques qu’on sait faire : marcher sur le câble, marcher sur la grande boule, sur le tonneau, jongler avec des balles et des foulards et aussi avec des assiettes chinoises et des bâtons de fleur. Je trouvais ça bien et amusant. Le deuxième mercredi, on est parti dehors et on a été sur la place communale. On a jonglé avec des foulards, des balles, des assiettes, des bâtons de fleurs et on a demandé aux gens et aux enfants si ils voulaient jongler. Je suis impatient de voir le spectacle.
Nathan, participant aux ateliers multicirque, cirqu’en presse et danses urbaines.
La sortie avec l’ESAC
Un mercredi, avec l’ESAC et le groupe d’acro, nous sommes allés au marché de l’abattoir. Ensuite, le groupe d’acro et les gens de l’ESAC ont montré quelques exemples de figures qu’ils savent faire. On trouvait ça bien et c’était marrant que les gens de l’ESAC viennent d’autres pays. On trouvait que c’était chouette que les participants de l’acro fassent des figures avec le groupe de l’ESAC. Nous sommes impatients de les revoir (les gens de l’ESAC) et d’admirer leur spectacle. Bon, on va danser à la montagne maintenant.
Norah, participante aux ateliers Cirqu’en Presse, Aérien et monocycle.
Bon ben ça avance, ça avance. A Bruxelles. Y a encore pas mal de boulot mais on est dans les temps. La création aura lieu mercredi 30 janvier 2019, à l’Esac de Bruxelles. Si ton oeil étai plus aigu, tu verrais tout en mouvement. Par ces temps de froid et d’humidité et de grippe, les organismes sont mis à dure épreuve. Il est difficile d’avoir tout le groupe d’étudiants en m^me temps pour la répétition. Et il y a les blessés. Mais ce sont les aléas du cirque. Cette semaine nous aurons deux collaborateurs en plus. Manu, qui s’occupe du son pour l’Esac et Bénédicte Hvdz qui nous rejoints dès lundi pour 4 jours. On a tout en tête en ce qui concerne la vidéo et tout le reste d’ailleurs mais il faudra résoudre mille problèmes techniques pour que ça tienne debout. Encore du travail en perspective. Nous ne disposons pas de micros HF pour toutes les interventions parlées (et ça tchache plutôt pas mal), alors on va user de subterfuges vidéos et sonores pour qu’on comprenne tout ce qui se dit. La contrainte crée l’invention.
J’ai bien aimé, mais c’était la première fois que j’allais à l’abattoir et il faisait un peu froid. Sinon c’était chouette, mais j’avais des chaussures à roues donc je ne pouvais faire aucunes acrobaties (malheureusement)
ROSE, Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
J’ai trouvé ça chouette, je me suis amusée, je n’aime pas trop les « accro-portés », j’aime de la souplesse et faire le poirier.
LENA, Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
J’aimais bien le mini spectacle, les étudiants étaient gentils, ça faisait bizarre de se faire filmer aux Abattoirs. J’ai trouvé ça très chouette mais je ne suis allée que le dernier jour, je n’ai pas pu profiter du reste mais sinon c’était génial!
JEANNE, Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
Je n’ai pas trop aimé l’acrobatie mais j’ai bien aimé la sortie, c’est bien quand on fait des sorties! Je préfère l’aérien à l’acrobatie et aussi le multi-cirque plutôt que l’acrobatie.
ROUKAYA Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
Bonjour, j’ai bien aimé quand on a créé le spectacle. Quand on a été filmé, c’était un peu gênant mais bon… C’était chouette quand on a fait les saltos et les souplesses. Merci pour les conseils que vous avez donné. Au revoir
OLIVIA, Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
Salut, j’ai bien aimé quand on a créé le spectacle ! Quand on a été filmé c’était un peu bizarre !! J’ai aussi bien aimé quand on a travaillé sur le trampoline, en gros quand on a fait les saltos. Au revoir!
ELOISE, Participante Acrobatie Cirqu’Conflex
Ma dernière contribution au blog était à propos du rôle des artistes dans la société. Depuis lors, j’ai lu un peu sur ce sujet. Ce que j’ai trouvé m’a donné quelques inspirations et des idées sur ce que peut être l’art, ou dans mon cas, le cirque.
L’art peut donner l’espace, la possibilité d’observer notre monde sans limite. Il peut critiquer et célébrer l’humanité. Il parle de la politique, de la vie, de la mort ou de ce que il faut. Il peut aussi simplement donner du bonheur aux gens. C’est quand même très important d’avoir cette force dans la société pour questionner le statu quo et nous sentir responsables pour nos actions.
C’est l’artiste qui décide à quoi sert son art. Et c’est cette liberté qui permet à l’artiste de jouer un rôle si important dans la société. Des choses très simples, comme une peinture d’une pomme, peuvent inspirer la révolution. L’art c’est un aspect fondamental de la société.
Dans notre projet, là, on parle de le relation entre l’ESAC et le quartier qui nous entoure, quel est le rôle d’un étudiant de cirque, sur quoi agit-il, dans le quartier d’Anderlecht ?
Patrick.
Trois semaines passées à Bruxelles avec Cir qu’on flex, le quartier de Cureghem et l’Esac. Ça brasse beaucoup de monde et c’est ça qui est bien ; on s’ouvre au gens. Cependant une question qu’on pensait voir disparaître après quelques jours persiste malgré tout. Quel est le sens ? Ne peut on risquer quelques correspondances entre le cirque des élites de l’Esac et le cirque social et de loisirs qu’est Cir qu’on flex ? Les étudiants virtuoses de l’Esac ont passé quinze jours à Cir qu’on flex avec les jeunes gens de Cureghem et des alentours. On en a ramené plein de sujets de réflexion entre ce qui sépare une école de formation de virtuoses de niveau international et des écoles de quartier. Des questions politiques essentielles qui font l’essence de notre démarche et le fond du spectacle. Rien de tout cela ne nous empêche d’être ludique et festif. Pas de dogmatisme et de didactisme mais que personne ne soit oublié. Dignité humaine oblige. C’est bien le moment de co-construire, de donner voix au chapitre, aux sans voix. Rendre l’artiste citoyen et militant, qu’il travaille à Cir qu’on flex ou à l’Esac. Sinon, comme dirait Lénine, Quoi faire ?
C’était lundi dernier, à Cirqu’Conflex puis à la gare du Midi.
Le cours d’acrodanse dirigé par Tiki a commencé directement par un échauffement déjà sur l’improvisation. Dans ce groupe il n’y a que des adultes et l’énergie du travail était très agréable. Pendant cet échauffement il y avait différentes consignes par rapport au mouvement. On travaillait, chacun dans son échauffement. Ensuite, on a commencé à travailler deux par deux et là quelque chose avait changé au niveau des regards. Notre disposition par rapport à l’espace aussi était différente. Pendant le déroulement du cours, Tiki a dit « qu’il n’y a pas de bien et du mal » dans ce qui concerne l’impro. La consigne était là de suivre les copains et d’être suivi, mais l’exercice est resté libre.
Il a été proposé de suivre la même consigne a été proposée, mais dehors.
On est allés tous ensemble à la gare du Midi pour vivre l’expérience. On a fait le même exercice de suivre quelqu’un ou d’être suivi, mais aussi on pouvait suivre des personnes qui passaient avec les valises.
Le moment à la gare du midi a été difficile à démarrer mais quand on a commencé à danser pour moi ça a été comme un « happening ».
Happening est une performance, un événement ou une situation qui se peut traduire comme une intervention artistique. Cette improvisation cherche à provoquer la réaction spontanée des spectateurs. Le public est considéré comme un intervenant car il existe un mélange entre le public, l’espace public et ceux qui jouent la performance.
Lundi dernier, on a un peu transformé le quotidien.
Emilia