Lorsque je me suis présenté aux autres dans la salle de cours aérien, j’en suis vite venu à parler de la différence de réactions d’un public qui regarde un magicien ou un jongleur.
En effet, dans le cas où un jongleur fait tomber un massue, le public est déçu et va l’encourager avec des applaudissements pour qu’il renouvelle sa tentative. Dans l’autre cas de figure, si un magicien laisse percevoir une maladresse, cela procure la joie des spectateurs qui vont instinctivement se mettre à rigoler.
Mes orientations professionnelles m’ont progressivement amené vers l’art du clown où j’ai pu reclasser » le raté du magicien » dans le jargon clownesque sous le titre de » L’accident » .
C’est devenu une base de jeux essentiel dans la création de mes spectacles.
exemples:
-Pour rendre quelque chose plus spectaculaire, il peut être utile de raté les deux premières fois ( maximum). Au troisième essai, la performance est alors plus perçue comme un triomphe.
-Lorsque les performances techniques se déroulent avec brio, afin de ne pas juste être démonstratif et dans le but provoquer des rires, au moment où je reçois les applaudissements je joue un état de fierté tellement poussé que cela m’amène à un déséquilibre, ou dans un mouvement rapide et soit disant spontané à cogner quelque chose d’autre pour provoquer l’accident.
… Le déséquilibre c’est ce qui fait rire et c’est aussi ce qui nous fait avancer.