RDV à 15h et à 18h à la Salle des fêtes, et c’est gratuit !
Portrait # Croisilles
Répétition de l’Adage sous l’œil de Guy
Répétition et débrief
Aujourd’hui dans la salle des fête de Croisilles.
Demain c’est le spectacle, à 15h et à 18h.
On a hâte de revoir toutes les personnes rencontrées depuis 8 jours.
Histoire et transmission
Alexis, qui était venu au QG pour qu’on puisse faire une interview, est dans le film-spectacle (on était en répétition aujourd’hui) qui sera présenté demain. Il nous avait montré plein de photos et de documents autour de l’histoire de Croisilles. Il archive, classe, enquête, rencontre des anciens, essaie de reconstituer avec le plus de précisions l’histoire de son village et de sa région.
Alexis est étonnant, il a 19 ans et il est déjà dans la transmission. Lorsqu’un collégien, un lycéen, un étudiant appelle la mairie de Croisilles pour avoir des précisions sur l’histoire des deux guerres mondiales notamment, eh bien le maire donne le contact d’Alexis, c’est lui la référence. Et on mesure à quel point Alexis aime ce rôle qui lui a été attribué. Être dans la transmission, ça fait partie de sa passion pour l’histoire.
ligne de faille
Aujourd’hui on est allés à la MAS et même si on y déjeune tous les jours, on en est sortis pas tout à fait comme on y était entrés.
Sandrine m’accompagne à travers les différentes unités et me présente chaque résident. On pousse les tables et les chaises , on coupe le son de la télé et je danse. Quand on sillonne la MAS, la chorégraphie est aussi dans les couloirs. Un petit groupe me suit. C’est tout un art de négocier les tournants, les croisements, les ouvertures et fermetures de porte. A chaque déplacement dans un nouveau pôle, Ronan, Florian, Catherine, Laura me guident, je n’ai qu’à les suivre, dans ces méandres labyrinthiques de la MAS.
On est face à face, tout près, je peux voir les yeux, les corps, les fauteuils. J’entends des mots, des rires, des sons. Je suis touchée d’être accueillie si gentiment. Pascal me prend dans ses bras et je suis bouleversée.
Et ce n’est pas seulement parce que Pascal me prend dans ses bras que je suis bouleversée. Je suis bouleversée parce que je pense aux parents, à la difficulté que ce doit être de confier son enfant à une institution aussi adaptée soit elle, parce qu’on ne peut pas, parce que cʼ’est trop difficile. Je suis bouleversée parce que je pense à l’ʼinvisibilité du handicap, aux peu dʼ’endroits vraiment aménagés pour. Je suis bouleversée parce je me dis qu’il faudrait un accompagnant par résident et qu’évidemment ce n’est pas réalisable. Je suis bouleversée parce que je reçois de lʼ’émotion sans filtre, du ressenti brut et même si je m’y étais préparée, j’ai envie de pleurer. Je suis bouleversée parce que je me dis que si Laura, Cathy ou Salvadore avaient rédigé ces lignes, ils nʼ’écriraient pas du tout les choses comme ça. Je suis bouleversée parce que je ne vis pas l’état de dépendance et je ne sais pas les montagnes de courage qu’il faut pour lʼ’accepter. Je suis bouleversée car je pense à la réaction d’Audrey Hénocque, adjointe au maire de Lyon, et en situation de handicap qui, suite aux propos choquants de Mme Blanc, rappelle que des propos injurieux “relève de l’oppression envers les personnes handicapées” et sont qualifiées de « validisme”, elle poursuit son allocution en disant “la société est composée dʼ’hommes et de femmes avec leurs atouts ou leurs différences et difficultés ». Elle rappelle la définition de l’ONU : « le handicap est la conjonction de trois facteurs, une déficience mêlée à une non accessibilité de la société, mêlée à des difficultés d’accessibilité”. Analysant a postériori sa réaction, elle précise : “comment parler au nom de millions de personnes discriminées en quelques mots pour expliquer qu’au delà des propos inacceptables de Mme Blanc à l’encontre des personnes handicapées cʼ est tout un système de domination habillé dʼ’intentions charitables (donc difficilement critiquables) qu’il faut dénoncer”.
Quand je sors de la Mas j’ai chaud, j’ai dansé pendant presque deux heures, je n’ai pas vu le temps passer, et je ne suis plus tout à fait la même qu’après y être entrée.
Je suis bouleversée parce que certains résidents de la MAS viennent dimanche et je n’ai pas envie qu’ils soient déçus.
On est toujours quelqu’un d’autre
On s’est filé rencart demain matin à 10h parce qu’il faut libérer la salle des fêtes à 15h. Une séance de cinéma a lieu, organisée par la jeunesse de Croisilles qui diffuse Patient de Grand Corps Malade suivi d’un débat. Donc on ne récupèrera la salle pour la diffusion du Portrait que dimanche matin à 10h pour préparer les deux représentations qui ont lieu à 15h et 18h00. Le film spectacle durera 1h30. Ni trop long, ni trop court. On ne peut pas tout dire. On ne dira jamais tout. On a saisi l’air de Croisilles. On n’en rendra pas tout. Il faut plus de temps pour en être totalement imprégné. Ce qu’on en sait, est riche, très riche de plein d’enseignements. Il faut que notre travail rende compte de tout cela. On n’en sort pas comme on y est arrivé. On a appris. On s’est élevé. On a grandi. On sait qu’on n’existe que par la grâce de l’autre, comme disait Simone Veil. On n’a toujours pas fini au Cube. Isabelle et Zelda finissent de préparer les textes qu’on lira sur scène. Bénédicte et Dorothée terminent la journée après avoir durement travaillé par une partie de baby-foot. Dann es ist Feierabend.
Objets #4
On nous a montré :
• Le paravent : Moi j’en rêvais d’un paravent à photo, alors quand je l’ai trouvé, je l’ai acheté. Il était un peu abimé mais mon mari l’a réparé, et mon fils a rapetissé les photos pour que ça rentre. Là c’est mes grands-parents paternels, et les autres en buste c’est mes grands-parents maternels, ils se sont mariés en 1903. Mes grands-pères ont été appelés à la guerre, ils avaient déjà une famille, ils avaient déjà quatre enfants quand ils ont été rappelés au front.
On s’affaire à tout va
On est dans le jus jusqu’au coup. Tous au cube à fignoler les derniers détails du Portrait. Ça écrit, ça monte, ça taille dans les textes, ça charge, élague, ça danse sur et avec Raphaëlle. Jean Louis monte le décor à la salle des fêtes, la mairie nous a ramené des praticables, genre pour faire une scène mais on ne peut pas les assembler. Donc on a organisé une réunion du collectif et de tout le collectif pour savoir dans quelle direction on pourrait jouer et de quelle façon combler les trous entre les praticables. On a imaginé y mettre des barres de fer qu’on pourrait souder à l’arc électrique et qu’on visserait dans le bois. Et on poserait un plancher flottant recouvert d’un tapis de danse. Jean Louis pense qu’on est pris par le temps et qu’il faut trouver une autre solution. On pratique un exercice de concentration et de bien être physique et on replonge dans la réflexion. On fait venir Clément de la direction technique de la mairie pour avoir un avis supplémentaire. Très vite on tombe d’accord. On va poser le tapis de danse sur le carrelage et les lecteurs se placeront sur une série de trois praticables placés l’un devant l’autre. L’écran de la salle nous servira d’écran pour le film-spectacle. Les spectateurs prendront place devant le tapis de danse sur des chaises en quinconce et dans le fond de la salle sur des pratos placés en toute sécurité, délimités par des rubalyses et des tapis de gym de saut à la perche.
« La danse c’est comme les frites parfois c’est bien sans accompagnement »
On est allés offrir des danses à l’EHPAD, une dame nous a dit « il faut de tout pour faire un monde, mais quand tu trouves un monde, garde le »
Conduite du film-spectacle Portrait Croisilles Hvdz Nov 2021
Pas de Porte 1 1’00 Comité des Habitants sur les deux écrans Texte 1 danse Lucille au sol images Béné 1’30 Rémi et Caroline (centre social) images Béné Supermarché 1’00 Ghislaine et Nicole images Béné 3’40 Raphaëlle deuxième écran blanc danse des mains Doro-Mourad 3’06 Pas de Porte 2 1’00 Christelle et Caroline images Béné 3’00 Si Croisilles était un plat… sur les deux écrans 3’15 Si Croisilles était une musique… sur les deux écrans 5’10 Textes 2 les objets 2’00 Portraits Citations Danse Mourad 3’00 Claude Vie Active sur les deux écrans 4’30 Réfugiés 1 Cassandre et Corinnne Images Béné Réfugiés 2 Remi et Caroline Images Béné Le prof de musique Images Béné Godot 2’30 Nuits 2’00 Sports 1’00 Katia Images Béné Aelita Images Béné Pas de Porte 3 1’30 Les bêtises 0’30 Serge Textes 3 Les Visages danse Lucille et Doro 1’30 Famille Cook un écran blanc avec adage à trois 3’04 Geneviève et Robert un écran blanc avec adage à trois 1’58 Aire de jeu 0’40 Jean Lévêque et Denise images Béné 2’53 Les Baguettes Magiques Prénoms 2’00 Feuilles 2’00 Mas 3’00 Citations