Entre la répétition qui finit à 17h et la représentation qui débute à 19h, certains des lycéens «comédiens-danseurs » se sont éclipsés pour réapparaître juste avant le spectacle, d’autres sont restés pas loin, sans lâcher leur texte. Chacun sa façon de se préparer et d’attendre. À « moins le quart », ils sont tous là. Avec Hervé, ils revoient les déplacements : des chaises à la scène, de la scène aux micros pour trois d’entre eux, de la scène aux chaises pour les autres, puis ça continue, des micros aux chaises, des chaises aux micros pour trois autres…, on vérifie les tops. On attend le public. Il est juste dans le couloir, derrière un rideau noir qui participe à la transformation de la salle de cantine en salle de spectacle. Les lycéens-comédiens-danseurs sont tous assis sur les chaises au bord de la scène. Hervé parle doucement : « il faut éteindre les téléphones portables, complètement, pas comme en cours, complètement. Même pas de vibreur ni de silencieux. Il faut éteindre. Là, on va donner quelque chose au public, aux gens qui sont là. C’est en dehors de tout. Après quand c’est fini, on retourne à sa vie normale. » Tout le monde éteint son téléphone. On a soudain l’impression qu’ils sont vraiment là, ensemble, entre eux, chez eux, concentrés, avec la conscience de faire quelque chose de beau et d’important. « Il y a un peu d’émotion » comme dit dans le film ce lycéen en commentant l’histoire d’Antigone.