Ou bien :
« Comment intituler cet article ? »
« Attrape-moi si tu peux. »
« Histoires d’agriculteurs. »
« C’est pas parce qu’on nous dit quatre fois « ben désolée, c’est pas possible là », qu’on retente pas une cinquième fois, au cas où maintenant ça le serait (possible). »
Ou peut-être :
« C’est pas moi, c’est le printemps »
On appelle pour la troisième fois un agriculteur qu’on aurait dû rencontrer deux jours plus tôt, mais qui n’a pas pu nous recevoir, parce que, on l’a bien compris, c’est le rush. « Ça fait des semaines qu’on attend ça. » nous explique-t-il. Ça, c’est à dire, ce temps, la météo, le soleil quoi, le printemps. Et maintenant que ça arrive, on est dans le rush total, faut tout faire maintenant et ça ne peut plus attendre.
D’ailleurs, c’est vrai, quand on avait pris le rendez-vous, on avait bien noté « sans garantie totale » en gras et en rouge sur le planning, parce qu’il nous avait prévenus l’agriculteur, il nous avait prévenus, selon la météo, s’il faut travailler, on ne pourra pas s’arrêter. Mais nous, on n’est pas agriculteurs, alors quand on nous dit « ça dépendra de la météo », on le comprend bien-sûr, mais on garde l’idée, au fond de la tête, qu’on trouvera quand même une petite demi-heure pour se croiser, quoiqu’il arrive.
D’autant qu’on a des rendez-vous avec deux agriculteurs. On n’est pas inquiets.
Mais visiblement, on n’est pas réalistes, pas vraiment rationnels, on n’est pas des terriens quoi. Si c’est le printemps pour un agriculteur, forcément, c’est aussi le printemps pour l’autre. Alors bien-sûr les deux agriculteurs ont annulé les rendez-vous.
On appelle, on rappelle, on tente de dire que ce portrait du Douaisis est sur le thème de l’alimentation, l’alimentation durable, locale, ce n’est pas possible qu’on ne puisse par rencontrer un agriculteur qui est là, à quelques minutes de notre QG, d’où on est en train de lui téléphoner. On est sur le parking du centre social de Frais-Marais (sur le parking parce que à l’intérieur du centre, on ne capte pas).
« Vraiment, je ne peux pas vous voir. Si vous voulez, dans une semaine, sans problème, avec plaisir. »
(Ndlr : sauf que deux jours, on arrête de filmer pour finir les montages parce que le film-spectacle c’est jeudi.)
« Il y a la météo qui nous a décalés les plannings de façon énorme là. Si vous voulez, vous pouvez m’interroger maintenant, par téléphone, si vous voulez savoir des choses. Là, je suis sur mon tracteur, je roule à 3 km à l’heure, ça fait un peu de bruit, mais je vous entends et là, je peux répondre. Ce soir, je ne sais pas à quelle heure j’aurai fini. »
Euh, non, on aimerait bien vous rencontrer en vrai. On rappelle vers quelle heure, pour savoir si on peut vous voir ce soir, au cas où vous auriez fini ?
« Essayer à 18h, sans garantie. »…
… « Ah, ben non, je n’ai pas fini, ce soir non ce ne sera pas possible. Je vous l’avais dit. C’est une année comme ça. L’année dernière à cette époque, on était déjà tranquilles. Mais là, c’est juste le moment où on ne peut pas s’arrêter. »
Et pendant votre pause déjeuner demain ?
« Je mange sur mon tracteur, à 3 km à l’heure ça va, je mange sur le tracteur en travaillant. »
Et si je viens dans votre tracteur demain ?
« D’accord. À demain, 10h, sur le tracteur. »
GÉNIAL !!!
Demain, à 10h, sur le tracteur pour l’interview d’Olivier Lefebvre à la Ferme du Petit Moulin à Dechy !!!
On verra, on verra. Comment on va faire avec la caméra, comment on va faire avec le son. On ne sait pas. On verra. On imagine où mettre le micro pour entendre Olivier plus que son tracteur, mais on ne sait pas. Et comment tenir la caméra pour que ça ne bouge pas trop. On verra. On ne sait rien. Sauf qu’on a rendez-vous avec Olivier, qui nous reçoit malgré ce printemps qui ne lui laisse pas une minute de répit.
À la ferme du Petit Moulin, à Dechy, c’est pommes de terre ! Des pommes de terre de différentes variétés. (Et c’est mon plat préféré les pommes de terre.)
Ça donne envie de crier plus souvent « merci, merci » aux agriculteurs qui font tout ça !
Hâte d’être demain !