Demain soir Dunkerque. Auberge de jeunesse pour une semaine. On travaille toute la semaine au lycée Jean Bart. Instantané. Portrait du lycée. On retrouve Anne Charlotte qui est étudiante à Lille 3 et qui a fait un stage avec nous l’année dernière de février à juin. Anne Charlotte remplace Flora. On démarre à neuf heures au lycée. Les représentations ont lieu jeudi de 10h à 17h. Toutes les heures. Une belle expérience en perspective. On est un peu sonné par la discussion qu’on a eue à Lille jeudi après midi. Si on n’arrête pas, à court terme, nos Veillées, on perd nos subventions. Comment on va se sortir de là? Qu’est ce qu’on fait de ça? Non mais sérieusement! Est ce qu’on joue le jeu? On rentre dans le rang. On essaye de faire ce qu’on nous demande. On ajourne les Veillées et on fait des spectacles en salle (encore faudrait il que ça tourne, qu’on trouve des diffuseurs, que ça ait du succès). Mein Gott! Et les Atomics (la Veillée des Veillées) dans tout ça? Comme c’est difficile d’y voir clair! Je me souviens qu’on nous avait dit (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) à une époque, vous avez un an pour vous refaire. C’était après un spectacle de David Mamet qu’on avait mis en scène dans un parking souterrain. A Lille. En bas de la résidence de la Treille, là où habitait Eric Lacascade. Alors cette année là on a fait un spectacle qui s’appelait Dessert ou ce soir là elles ont lu Sade. Spectacle fondateur de tout ce qu’on a créé par la suite au Ballatum etc. Une époque fort lointaine. On avait eu raison de nous dire de faire attention et de nous refaire. Mais aujourd’hui, on fait quoi? On refait Sade? A l’époque on ne faisait pas tout le travail qu’on réalise aujourd’hui avec les habitants, dans les quartiers, les lycées, les villages. Que faire (comme dirait Lénine)? Le paradoxe tout de même est qu’on a mille demandes de Veillées. Faudrait qu’on fasse autre chose? -Ben oui, des spectacles, quoi! -Tartuffe?
Continuer de faire avec son cœur son corps des courage des deux mains sous les nuages contre tout chagrin
Et par tous les moyens ( y compris les moyens du bord du tout du très au bord)
Bisous
Marion