Il y a une spécificité à travailler dans le bassin minier du Pas de calais et en particulier sur le site du 11/19. On ne fait pas du théâtre là comme ailleurs sans tenir compte des populations environnantes. Le site se trouve au milieu des cités ouvrières au pied de deux grands et majestueux terrils. Notre travail est agi en permanence par la question du théâtre populaire. Et ici par la question de la mémoire et de la culture ouvrière. Comment faire un travail contemporain et populaire où chacun se sente concerné ? Sans rien lâcher de l’exigence artistique ? Notre installation au 11/19 a radicalement changé notre façon de faire le théâtre et d’envisager notre relation aux publics. Un des principes qui participent de ce renouvellement, de cette révolution, c’est le travail de porte à porte qu’on a entamé en 2003 dans le cadre de la réalisation de nos Veillées, porte à porte que l’on reproduit aujourd’hui ad libitum, où nous demandons à chacun ce que l’art représente pour lui. Notre démarche est basée sur la rencontre et le questionnement. Nous avons fait de l’action culturelle l’acte artistique par excellence.