Porte à porte dans les rues de Fresnicourt. Enfin, dans les rues, c’est beaucoup dire puisqu’on n’a fait que trois maisons. On a été merveilleusement accueillis partout. On a longuement parlé. On a visité trois potagers, tous différents. On a parlé d’agriculture, beaucoup. Fresnicourt est très différent du bassin minier. Petit village à flanc de colline, rues qui serpentent en épingles à cheveux, grandes fermes. Un paysage très agricole. Une vallée et un horizon. Au loin, les éoliennes toutes petites. On imagine que, de près, elles doivent être immenses. Jérémie a longuement parlé avec Pierre Lepillet, notamment des questions de fermage, de terrains agricoles, de leurs valeurs, des châtelains d’Olhain, et tout. Pendant ce temps, Flora a parlé avec Reine, de la ferme, la famille, le jardin, la vie du village. Reine dit que les gens du village qui achètent encore dans les fermes les bons produits du jardin ou la viande sont de plus en plus rares. A part quelques exceptions, ils préfèrent acheter dans les supermarchés. Elle parle des frites qu’elle fait avec les pomme de terre Charlotte du jardin. On sent l’odeur. Ça n’a rien à voir. Chez Reine et Pierre, il y a toujours entre six et dix personnes pour manger. Même si c’est beaucoup de travail, Reine aime bien la popotte et les enfants, dit-elle. Et lui, Pierre, il aime le jardin, et puis aussi la chasse. Il nous a montré ses poules faisanes, ses colverts, ses canes de barbarie. On a passé une matinée tellement agréable, se dit-on… On a bien savouré le droit à l’errance et à la rencontre que nous offrent les veillées. On a une chance inouïe.