Marcel a perdu sa mère alors qu’il était dans cette ferme rhénane. Il se souvient de la fermière qui l’a serré dans ses bras, avec tendresse, pour le consoler. Il a les larmes aux yeux quand il raconte ça.
il dit, je croyais que c’étaient des monstres, et en fait c’était comme des frères !
Marie raconte qu’elle a fait la même découverte, en pleine guerre, un jour qu’un allemand est venu à la ferme chercher des œufs, qu’elle lui a tendu, à contrecœur, ses trois derniers œufs et que le soldat lui a répondu qu’il ne voulait pas la priver, que si c’étaient ses derniers œufs, il préférait lui laisser, et s’en passer. Ce petit détail là, ça a fait un électrochoc et que si elle avait su son nom, à ce soldat, elle lui aurait écrit, pour lui dire à quel point ce petit geste changeait tout.
Elle parle de l’Alsace et la Lorraine, et elle dit qu’elle et Marcel se sont rendus compte qu’au fond, les allemands étaient dans la même position qu’eux, exactement, une haine héréditaire, exacerbée par un patriotisme à tous crins, et qu’Hitler avait su exploiter cette haine, mais que tout ça n’était que manipulation de toutes parts, et que quand on a compris ça, seule la paix est possible.
Tout à la fin, Marcel dit Pour conclure, en Allemagne, ici, à la ferme, malgré toutes les difficultés, j’ai toujours appris beaucoup, je peux dire que j’ai eu une vie riche, vraiment ! et Marie dit en riant oh lui, c’est un incorrigible optimiste !