Proudhon a mené un combat sans relâche contre l’art pour l’art, contre cet art jugé antisocial, irrationnel, chimérique et immoral. L’art pour l’art ne peut avoir de légitimité. Il ne repose sur rien. Réduit à n’être qu’une excitation de la fantaisie et des sens, il est à l’origine de toute servitude. Transporté dans la religion et la morale, cela s’appelle encore mysticisme, idéalisme, quiétude et romantisme. Proudhon note: plus je réfléchis à ce qu’exige le renouvellement de l’art, et de la société, plus je suis convaincu qu’un mouvement révolutionnaire est nécessaire. L’art a aussi un grand rôle à jouer dans la grande oeuvre révolutionnaire. Il participe à la lutte, contribue à la création de l’humanité. De quel art nouveau la société future accouchera t elle? Il sait qu’il est dans les entrailles de la révolution. Il jaillira et s’épanouira avec elle. L’art dans l’expression future ne sera plus l’expression de l’âme individuelle mais l’oeuvre de la collectivité, d’une communauté d’individus jouissant librement de leurs facultés créatrices. L’éducation artistique sera généralisée et tout au long de la vie, l’art sera pour tous, fait par tous, du moins par tous ceux qui le souhaitent. L’art de l’avenir ne sera pas défini par rapport au réalisme, mais par rapport à la manière dont il fera fonctionner l’idéal. Il sera humain, anti-dogmatique, idéaliste-critique.
Si ça se pouvait!!!…..