C’est ce qu’il faut faire. Marcher des heures tous les jours. Partir tôt le matin. Comme Thoreau dans Walden. Pour supporter ses doutes et ses incertitudes. Parce que le théâtre, ça ne suffit pas. On le saurait. Le malheur permet toutes les autojustifications. En voilà une journée qui s’engage bizarrement… Difficile de s’enlever une idée de la tête quand on y pense depuis qu’on est levé. Comme si on y avait travaillé dans son sommeil. Comme si on avait marché toute la nuit. Mais au bout de la marche, les pensées changent d’allure. On s’en arrange. Ici, quelque chose qui revient comme une obsession. Tourner la page. Passer à autre chose. Tout recommencer à zéro. Mais il est hors de question de laisser tomber le travail en cours. Bien sûr. Résoudre les problèmes. J’ai confiance. La marche est bonne conseillère. En parler au paysage. Et aux collègues. Hier on est passé le long du stade Bollaert et du chantier du Louvre à Lens. Paraît qu’ils sont en avance sur le chantier. Bientôt aura lieu la route du Louvre. Un marathon qui relie Lille à Loos en Gohelle. Faute d’y participer, on ira voir. La course longe le canal de la Deule. Un endroit de marche magnifique. L’arrivée du marathon se situe cette année sur le site du 11/19, à cinq cent mètres du chantier du Louvre. C’est une dame du quartier qui nous l’a dit pendant qu’on peignait des panneaux avec Anne Charlotte la semaine dernière pour nos interventions la semaine prochaine au théâtre du Grand Bleu. Pour les journées de l’adolescence. Quand les choses nous dépassent, faire comme si on en était l’instigateur! Quand avec E.L on ne s’entendait plus du tout, je suis parti. Rencontrer d’autres gens. Réfléchir. Re construire. Faire du théâtre encore. Marcher. Hier sur France Inter dans l’émission là bas si j’y suis il était question du bassin minier. De Noeux les Mines précisément. Du lycée d’Artois. Des postes supprimés. Des élèves qui vont se retrouver à quarante par classe. Des manifestations.