On n’est pas un théâtre comme un autre. Le but c’est de travailler avec les gens dans l’idée de présenter une oeuvre où les gens font le spectacle. C’est un dilemme; ça remonte à ce qu’on avait vu des Komplexkapharnaum, la compagnie lyonnaise de théâtre de rue. A Béthune, au Mont Liébaut, à la ZUP. Des images des gens du quartier diffusées en très grand sur les façades des immeubles. Une déambulation à partir du quartier jusqu’au centre ville. Aujourd’hui, presque dix ans plus tard, à la différence des KXKM, on n’a pas de lieu. On est bien sûr associé à Culture Commune et on dispose d’une salle de répétition mais ça n’a rien à voir avec le lieu des KXKM à Villeurbanne. C’est sans doute qu’on est moins sociable. Renaud Cojo n’a pas de lieu non plus. Il est associé à Saint Médard en Jalles. Au théâtre de Saint Médard, dirigé par Sylvie Violan. On n’est pas un théâtre comme les autres. Pendant des années on s’est contenté de répéter et de présenter des spectacles. Et de les tourner. Quand on nous le permettait. On faisait un spectacle différent tous les ans ou au maximum tous les deux ans. Maintenant, ça n’a plus rien à voir. On mène des actions artistiques engagées avec les populations. Martine Bretonnier qui nous a accueillis au lycée Emile Zola à Wattrelos pour une action avec les lycéens disait qu’on lui faisait penser au groupe Dziga Vertov. Un groupe de cinéma d’avant garde des années 70. Mais est ce qu’on vit aujourd’hui une époque révolutionnaire? C’est là qu’il est le dilemme. Alors faut il encore faire ça ou plus de théâtre du tout ou revenir à du théâtre normal? C’est l’époque qui fait le théâtre. C’est pas le théâtre qui fait l’époque.