Henri de Bergerac nous a dit alors vous faîtes un spectacle et vous n’ envisagez de le reprendre que dans un an. Pourquoi pas avant. Pourquoi pas tout de suite. Qu’est ce qu’on peut répondre. Dire qu’on avait prévu de faire ce spectacle beaucoup plus tard. Qu’il s’agit d’un essai, d’une tentative même si ça a l’allure d’un spectacle fini. Surtout depuis qu’on a rajouté les images des habitants sur leur pas de porte, en fin de semaine. On a beaucoup transformé le spectacle en une semaine. Dire qu’on n’avait pas prévu de jouer à ce moment ci. Mais dans un an. Dire qu’on n’avait pas prévu d’organiser de tournée mais que tout compte fait, on va le tourner tout de même. Dire qu’on est un peu perdu. A force de vouloir sortir des sentiers battus et de n’être rangé dans aucune case, on ne sait plus comment on s’appelle. Dire que ça ne peut pas être toujours pareil. Que tout n’a qu’un temps. Alors qu’il faut envisager le changement. Des présentations différentes. Pour échapper à l’ordre établi. Qu’on n’est pas éternel. Qu’il faut rendre de la vie à ce qu’on fait. Ne rien figer. Ce serait illusoire. On est sorti des théâtres pour aller dans les rues. Comme une autre façon de faire de la politique. Que l’intérêt c’est ce vers quoi on tend et qu’on n’ atteindra jamais. Qu’on finira bien sûr par tout laisser en plan. C’est toujours comme ça. Mais qu’on voudrait rester intact malgré tout. Dire que c’est comme inviter des amis à une grande table-spectacle, à une discussion pour dire qu’on est là. Acteurs et spectateurs. Que la planète tourne et qu’elle est pas sensée tourner sans nous. Nous rassurer. Bien sûr parler des Veillées. Un pan de vie. Donner des nouvelles. Le spectacle, les Atomics, c’est la célébration des Veillées. Le spectacle est un rituel. Nous sommes des gens du voyage. Et les Atomics, c’est une célébration, un rendez vous, une invitation à se retrouver. Avant de reprendre la route. Avant d’aller, on l’espère,vite, à Bergerac.