Pour les Atomics, on a cherché une série d’anecdotes dans tous les textes qu’on a écrits pendant les Veillées. Faut savoir qu’à chaque Veillée on écrit un journal de bord qui est lu en partie le soir de la représentation de la Veillée. On a retourné tous les textes dans tous les sens pour en extraire des petites histoires au jour le jour de nos rencontres dans les quartiers. On s’est dit forcément qu’on arriverait jamais à tout dire comme quand on est sur une veillée, dans un quartier, on se dit tout le temps qu’on arrivera pas à tout dire. Et on a relu Cacodémon Roi. On s’est souvenu, on a revu Kader qui jouait Richard III à la fabrique en écoutant Patricia Kaas. On a fait plein d’essais sur la disposition des écrans et du mobilier. Les écrans sont disposés différemment. Dans les Veillées on a deux grands écrans en fond de scène. La forme, c’est toujours la même mais c’est à chaque fois différent. Le contenu est complètement différent. Mais il s’agit toujours de culture populaire. Et puis on a regardé Godard, le film Passion et le film, le scénario du film Passion. Et puis on s’est souvenu aussi des textes qu’on avait dits dans le spectacle qu’on avait fait pour la soirée des salariés licenciés à Culture Commune en novembre 2005. On disait, on est installé au 11/19, associé à Culture Commune. On licencie ici sur un ancien site minier. Qu’est ce qui se passe? Neuf personnes vont se retrouver sans travail. C’est humainement, politiquement, socialement insupportable. Qu’est ce qu’on attend? Pas se dire qu’on est militant au quotidien dans sa vie de tous les jours. Un geste fort! Comment après tout ce qu’on a dit, on peut continuer à faire du théâtre, après tout ça, après tout ce qui se passe là!