Au début on voulait appeler les Atomics, Labo Autres Parts du nom de l’association Artfactories/Autreparts qui regroupent des équipes qui pour la plupart sont installées sur d’anciennes friches industrielles et travaillent sur la relation, art, population et société. Les Veillées, ça fait sept ans que ça dure, à savoir si c’est du théâtre ou pas? Les Veillées, c’est quinze jours à trois semaines de résidence dans un quartier dans une ville pour aller à la rencontre des gens et faire des spectacles ensemble. Collecter des témoignages. Multiplier les actions artistiques avec les habitants et les comédiens, acrobates, danseurs, plasticiens de la troupe. Tout ça a commencé à l’initiative de Culture Commune. A Loos en Gohelle. Maintenant, il va y avoir le Louvre à Lens. C’est quelque chose tout de même. Au milieu des cités ouvrières. Quand j’étais jeune dans les corons, dans les cités, on n’allait jamais au musée. On pensait qu’on n’y comprendrait jamais rien et que de toute façon, ça n’était pas fait pour nous intéresser. Parfois ma mère me disait, attention l’école ça pourrait te mettre des idées dans la tête qui ne sont pas pour toi. Dans les quartiers populaires les gens ne vont jamais au théâtre. Avec les Veillées on s’est dit qu’il fallait inventer des formes nouvelles où les gens se sentent concerné par ce qui s’y dit et ce qui s’y fait. L’autre jour, pour le téléthon je suis allé à la salle des fêtes de Fresnicourt. Il y avait un Loto. J’ai pris trois cartons. J’ai croisé une jeune fille qui m’a dit alors vous êtes acteur? J’ai dit, oui. Elle m’a dit vous jouez dans des films? J’ai dit, non, je fais de Veillées. Après c’était trop long à expliquer et il y avait beaucoup de bruit dans la salle des fêtes. Alors j’ai dit que je faisais des spectacles sur les mines de charbon et les mineurs de fond.