Ce samedi on va faire un enchaînement. A 11h30. Dans une semaine on aura fini les répétitions. On a tellement pris l’habitude d’être tout le temps dehors avec les Veillées et les Instantanés qu’on a beaucoup de mal à rester enfermé à longueur de journée. On se souvient qu’à l’époque du Ballatum, ça a failli nous rendre fous. Ce sentiment est resté ancré en nous profondément. Le théâtre fait peur. On va voir ce que donne l’enchaînement tout à l’heure. On a hâte. On s’est dit que ce travail sur Les Atomics, c’est une manière de penser ce qu’on va faire par la suite. C’est à dire créer de la matière pour les prochaines Veillées et le travail dans les villes et les quartiers. On s’est encore redit hier combien on n’avait rien à faire sur les plateaux (ou le moins possible). Etant donné ce que peut représenter un plateau de théâtre concernant la division du travail, la hiérarchisation des rôles, les différences insupportables entre ouvriers artistes et ouvriers techniciens… On se demande bien ce qu’on serait devenu si on n’avait pas fait ce travail avec les habitants? Hier on est revenu sur l’engagement de chacun et de la compagnie et on s’est dit qu’on allait prendre des cours d’économie politique. Souvent on pense qu’on serait mieux ailleurs. Qu’on aurait été plus utile quelque part. Dans l’éducation nationale par exemple. Ou dans un centre social. On se souvient du livre de R. Debray sur Pierre Goldman, le rendez vous manqué. Rendez vous manqué avec l’histoire. Avec la révolution. Et puis on a évoqué le film de Romain Goupil, mourir à trente ans.