Parler de la lutte des classes, des ouvriers, des populations, des habitants des quartiers, parler, donner la parole, retranscrire nos rencontres avec les outils de l’art. Faire des spectacles, de la vidéo, des images et des danses pour aborder les questions de lutte de classe, de représentation, de pouvoir dominants et de contre pouvoirs.
Oui mais, douter d’être au bon endroit dans le monde de la culture qui reproduit un schéma de dominant/dominé, avec un artiste tout en haut, un art inaccessible au peuple, des langages indéchiffrables par le commun des mortels.
On nous a dit que la CIA avait investi beaucoup d’argent dans les ministères de la culture, dans notre système culturel, parce que c’est sur ce terrain symbolique qu’est la culture que se joue très clairement la reproduction des idéologies dominantes. On arrête pas de se dire qu’est-ce qu’on fout là ? oui, mais, on dénonce de l’intérieur, oui mais, est-ce qu’on le fait vraiment ? est-ce qu’on est pas la bonne conscience de ce système qui se nourrit de ses opposants ? oui mais que faire d’autre qu’utiliser les outils que l’on maîtrise, que l’on connaît, que l’on sait manipuler ? oui mais ces outils en eux mêmes nous ont été enseignés par ce système ? oui mais cela n’implique pas qu’ils soient inefficaces, oui, mais…