On est à nouveau retourné Au petit Tonneau ce matin et on a vu aussi les directeurs (trices) de l’école et de l’IME du quartier. On est toujours accueilli aussi généreusement. Ce soir arrivent les danseurs. Demain c’est une journée bien pleine qui s’annonce. Comme celle ci d’ailleurs. Les camarades sont à la Sides(usines de fabrication de camions de pompiers) pour une visite et quelques discussions et tout à l’heure nous serons à Airbus. Ce matin pour venir de l’hôtel du Dauphin jusqu’à Méan Penhouët on s’est trompé de route. On est tombé sur le Fanal par hasard. Jérémie a pris des photos de la mer au milieu de la nuit. Ce midi arrive Blandine qui fait un film sur la Veillée. Didier nous rejoint en début de soirée.
Toute cette activité industrielle, toute cette vie du quartier… on se dit que ça devait être comme ça dans le bassin minier du Pas de Calais d’où on vient quand il y avait du travail pour tout le monde. Cela dit les choses ont changé et on ne se sent nulle part à l’abri de rien. On se disait ce matin pour le bien être de l’économie et du profit on n’hésite pas à mettre des gens à la rue. Cette société marche bien sur la tête. L’économie est au service de l’économie et se moque du bien-être des gens. Elle les maintient dans la peur constante de ne pas s’en sortir ou de ce qui va arriver.
A la fin de chacun de nos entretiens on demande aux gens de bien vouloir nous dire à la caméra une citation parmi plusieurs pages de citations qu’on leur propose. Un type nous a dit, j’aurais bien pris celle là mais elle est trop pessimiste tout de même « Nous sommes entrés dans le royaume de l’incurable inquiétude », alors il a dit la phrase de Nietzsche « Débarassé du poids du passé et des illusions de l’avenir, vivre dans l’éternité du présent ».