Quand on évoque avec les veilleurs éphémères les porte-à-porte à faire, ils parlent à chaque fois de « l’angoisse » du porte-à-porte. Aller sonner aux portes, au hasard ? Parler de ce qu’on fait ? Parler du film-spectacle et de BD ? Poser des questions et demander si on peut filmer les réponses ?
Mais heureusement, il ne faut pas être nombreux pour les porte-à-porte, donc ça calme les inquiétudes. Et ce matin, pendant que quelques uns se mettent en route pour les porte-à-porte, d’autres vont à la piscine municipale interviewer le maître nageur et faire des images, d’autres restent au QG pour un temps dédié à l’écriture.
En route pour des porte-à-porte.
Sonner aux portes, parler du film-spectacle, parler d’Etampes et de BD, poser trois questions, filmer les réponses.
– Si vous deviez comparer la psychiatrie à une musique ? – Une chanson qui soutien, et donne de l’espoir : le printemps de Vivaldi / Une chanson triste : le plat pays de Jacques Brel / Un mélodie calme au piano : un morceau de Chopin / Du rap.
– Si vous deviez comparer la psychiatrie à un plat ? – Une ratatouille / Un plat amer : des endives au jambon / Un dessert : un mystère / Un yassa très pimenté.
– Si vous aviez 3 mots pour décrire BD ? – Structure indispensable. Stigmatisant. Ouverture. / Enfermement. Ville dans la ville. Refuge. / Enfermement. Isolement. Espoir.
On nous dit que le BD en 1964-1965 était très différent de celui d’aujourd’hui : c’était fermé, maintenant c’est ouvert. Peut-être que c’est mieux pour les résidents de BD, mais ça gêne plus les habitants d’Étampes.
On rencontre une famille qui vient d’emménager à Étampes et qui n’est pas au courant de l’existence d’un hôpital à côté.
On nous dit que BD, ça a été une ouverture pour Étampes, ça a créé beaucoup d’emploi.
On nous dit qu’à Étampes, tout le monde connaît quelqu’un qui a été à BD, soit du côté des soignants, soit du côté des résidents, mais tout le monde connaît quelqu’un qui a été à BD.
On nous dit que la psychiatrie, c’est une maladie qui ne se voit pas, c’est immatérielle, complexe, mystérieux.
On nous raconte beaucoup de choses, avec toujours beaucoup de bienveillance. Cependant, on n’a pas souvent « la permission » de filmer, et l’essentiel de ces rencontres restera hors champ. Et, au final, on n’a pourtant pas du tout l’impression de rentrer bredouille au QG.