On a mis de côté pour en discuter, on s’est fait passer le texte de Jean Michel Lucas dans sa réflexion sur le travail d’évaluation de l’art et et la culture. On parle de ça parce qu’on se dit que c’est dans l’esprit des veillées. Il prend l’exemple des musées de Newcastle en Angleterre:
Le directeur du musée ne présente pas son musée en disant « mon musée possède des « oeuvres » ; chers publics, populations, touristes, venez voir nos expositions et venez rencontrer nos médiateurs qui vont vous montrer le bon chemin des oeuvres ». Il affirme d’emblée une autre finalité… Avec la figure de la dignité culturelle, l’enjeu public instaure entre les deux parties ( le musée et les personnes réunies en groupe) un engagement solide de réciprocité. Le musée propose aux personnes qui veulent travailler avec lui un outil d’évaluation de leurs intentions, objectifs, motivations déclinées en 62 questions. Il s’agit bien « d’indicateurs d’évaluation » au sens où les réponses (qui n’ont rien de quantitatives) permettent d’apprécier si les personnes et le musée vont s’engager ensemble dans un projet partagé. Chaque personne avec son groupe est ainsi appelé à donner sa position sur des questions comme : » votre intention est -elle d’élargir vos connaissances sur des thèmes nouveaux ou d’approfondir des connaissances de thèmes que vous connaissez déjà » mais aussi « quelles sont vos savoir être » avec des précisions à apporter sur le désir de » rencontrer d’autres personnes », « l’intérêt pour d’autres personnes » , le souhait de « prendre du plaisir, » ou « la crainte de l’insécurité ». L’outil évaluatif a ainsi vocation à apprécier si les conditions du respect mutuel et du respect des autres sont remplies. C’est pourquoi ce long document d’évaluation ne vient pas s’ajouter au projet culturel : il est constitutif du projet puisqu’il éclaire les possibilités de mener ensemble une action respectant la dignité culturelle de chacun. JML