« …La confrontation du sens et des valeurs des dignités culturelles ne se fera pas à coup de
« règles de droit » et de « statistiques » objectives, d’œuvres imposées ou de « succès » estimés au nombre de « publics » ou de « consommateurs » de culture. Elle se jouera sur le terrain des « raisons profondes », des rêves et des espoirs, c’est à dire des imaginaires, des sensibilités, des symboliques toujours difficiles à cerner par les personnes elle-mêmes, leurs groupes d’appartenance comme par les « autres ». La confrontation du sens et des valeurs des cultures est un perpétuel chantier où les artistes trouvent leur place s’ils savent en donner des figures nouvelles, en explorer les tensions, déplacer l’équilibre des possibles et la distribution des capacités, pour paraphraser Jacques Rancière. La politique publique a ainsi besoin de la rencontre avec les créateurs mais dans un rapport qui prend en considération la personne elle-même c’est à dire qui la considère, prend soin d’elle, la « reconnaît au final, sans l’astreindre au seul rôle de « public » de « l’œuvre… »