Didier, Marie et Josépha doivent aller interviewer le surveillant activité ce matin. Le rendez-vous est fixé à 10H.
Didier et Marie arrivent au bureau du SPIP à 9H30, les habitudes sont prises.
On dépose nos affaires, on vide nos poches, on regarde si une petite pièce de monnaie n’est pas restée coincée dans notre jean. On ne voudrait pas sonner au portique. On prend nos papiers d’identité, on prend toutes les autorisations nécessaires : accès des personnes, du matériel, autorisation à faire signer aux personnes détenues, autorisation à faire signer au personnel pénitencier, nos feuilles d’émargement et nous voilà partis dans le bâtiment D1 de la MAFM.
L’arrivée est toujours différente dans la MAFM, les bruits ne sont pas les mêmes en fonction de l’heure de la journée, l’ambiance est toujours différente :
calme, électrique, calme puis électrique, bruyante, triste ou ensoleillée…
On arrive dans le bureau du surveillant activité. Un petit bureau, de la taille d’une cellule. Bureau peint en jaune avec des cartes postales et des photos de footballeur mais y a des grilles aux fenêtres.
On installe notre caméra, le surveillant activité finit de remplir des papiers urgents et il est à nous !
On lui parle de son travail. Cela fait 15 ans qu’il travaille ici mais, depuis 5 ans, il est surveillant activité. On sent qu’il a réfléchi à son métier, que l’expérience joue, ici comme ailleurs, mais certainement ici plus qu’ailleurs.
Les activités culturelles lui ont permis de voir les personnes détenues autrement. Les surveillants doivent parfois être durs ou du moins distants avec les personnes détenues, peu d’occasion de parler d’autre chose que des problèmes liées à la détention mais de les voir faire du slam, de participer à un jury pour un festival de films sur les droits de l’homme avec eux, cela change la donne.
Il nous dit donc que l’expérience qu’il a en tant que surveillant puis surveillant activité lui fait voir son métier, les personnes, autrement qu’un jeune surveillant qui arrive et qui peut être assailli et dépassé par cet environnement et ses problématiques.