Les gens qui ont connu La Redoute d’avant, qui sont dans l’entreprise depuis des années et qui connaissent les plans sociaux d’aujourd’hui n’ont plus que deux possibilités : se battre pour tenter de conserver leur travail ou partir. La lutte est très rude et se décider à partir, c’est très rude aussi. Quand on se bat, on est avec ses collègues, on ne se bat pas seulement pour soi, mais le combat est dur, injuste même, on a l’intime conviction qu’il est déjà perdu. Quand on s’en va, on part seul, c’est une décision individuelle, on fait « son propre projet », il faut « couper le cordon », abandonner la lutte, quitter le navire. Beaucoup de ceux qui sont partis, nous racontent d’abord le choc de comprendre que leur travail n’est plus considéré comme utile, puis c’est le mal-être au travail, la dépression. Alors, pour continuer à vivre, certains ont décidé d’imaginer « une vie après La Redoute », d’autres continuent la lutte à l’intérieur. Pour continuer à vivre, partir ou se battre, il n’y a pas le choix, il faut choisir.