Souvent, dans les villes, la route qui mène au cimetière s’appelle la rue de l’Égalité. C’est vrai que quoi qu’il arrive, on se retrouve tous à égalité, au bout de cette rue. Perdre ce que je possède, soit. Perdre les images que j’ai dans la tête, ce sera plus dur. Les sensations, l’instant, ce sera ça, la véritable perte. Soleil rasant de fin du jour. Jardins soignés, magnifiques, dans tous les styles, sauvage, au cordeau. Statue d’un lion rugissant, statue de deux êtres qui s’enlacent, statue de deux personnes assises sur une pierre. À chacun son idéal, son carburant. Quelques friches, une dent creuse, des paysages sauvages entre deux briques, entre deux parpaings. Un cyprès, un cosmos, une framboiseraie, un désespoir du singe. Nouveaux éléments à mettre sur un plan : le château d’eau, le chevalement vu de loin, certainement situé sur une autre commune. Le tramway comme une frontière. Le nom des rues. Mystérieuse impasse qui mène à Hurtebise. Là où le vent vient toquer à la porte? Tunnel sous l’autoroute. Tout ça existe là, sur cette terre, c’est incroyable.