Monsieur Kolinka nous a montré une carte de visite de la boutique de ses parents, avec dessus, de la main de sa mère, la recette du strudel.
On a vu les médailles, de fer blanc et de cuivre, qui étaient les pièces d’identité des marchands du carreau. Et les registres, avec un long silence de 41 à 45. Un silence qui prend la forme d’un trait barrant la page, horizontal et puis en biais. En 45, reprise de l’activité, suspendue pour causes de « lois raciales ».
On a vu les photos de M. et Mme Kolinka, père et mère, Dora et Georges derrière leur étalage, Spécialistes d’imperméables. Les années 60.
Et les numéros de boutiques. Les carte de vendeurs, de syndicat.
Plein d’archives que monsieur Kolinka garde dans des pochettes et des chemises. Et puis sur son ordinateur les photos de sa dernière visite au carreau, avant rénovation.
Et qu’il raconte avec une voix toute douce.
Et la gentillesse de madame Kolinka, qui nous ramène au RER sous une pluie diluvienne, après avoir partagé un exquis gâteau au fromage.