D’abord, il faut des clés, (On l’attend, elle va les chercher, elle habite à 5minutes) au dessus de la porte encore le panneau de l’ancien hôtel Constanti, « En fait vous, c’est quoi qui vous intéresse, C’est les lieux ou les gens ? ». « Beh un peu des deux, comment dire ? On n’a pas les clés d’ici. » C’est elle qui ouvre et nous on rentre et première impression c’est grand « Cet endroit ici ? Je ne sais pas si c’est possible de résumer en 5 minutes ». On comprend, c’est vaste plein de possibles. Dehors la lumière baisse, on est entre chien et loup, dedans elle allume, on est entre rouge et blanc. La caméra est sur ON, un rayon lumière à la Caravage. Il ne fait pas clair, Emilie ne s’appelle pas Claire et pourtant tout va être très clair : on monte au premier étage, « En fait moi je suis arrivée ici le 26 Novembre 2004, je venais de Marseille » « Et donc t’es venue comme ça ? Comment on arrive de Marseille ? Ce n’est pas la porte à côté ? ». Suite de mots piochés dans l’histoire d’Emilie entre Marseille et Faux la Montagne : Départ de Marseille, un ironique hasard, une chose rocambolesque, une annonce dans le journal, Sophie, places de colocation, retrouvailles de vacances, travaux d’une maison, Corrèze, Festival pluridisciplinaire, Solène, arts plastiques, coordination associative, Solène en Belgique et Émilie à Faux ! Arrivée à Faux la Montagne. « En fait je me suis jamais posé la question de rester ici, je me suis rendue compte que je restais ici ; que j’étais bien ici. C’est l’endroit qui m’a retenu.» On en revient aux lieux et aux gens, ça se fait face et l’un raconte l’autre, ça peut marcher dans un sens comme dans l’autre : « Si tu poses la question d’accueillir les gens tu vas te poser les questions sur tout ce qui est constitutif de la vie à un endroit. Accueillir c’est simplement considérer le fait qu’il y a des gens qui arrivent et le reste se fait de lui-même, tu t’arrêtes et tu dis simplement «je te vois ».