À l’Agora, il y a une équipe formidable, à l’Agora on aurait pu rester des semaines, à l’Agora il y a Philippe, le directeur. Philippe Llamas, avec deux L, espagnol donc, d’origine. Philippe a un accent, une gouaille, une énergie qui passe par la parole. Il finit souvent ses phrases par « tu vois » ou » ouais ouais ! » Quand on est allé interviewer Philippe, il nous a dit » Mais vous êtes sûrs de vouloir m’interroger moi? c’est pas de moi qu’il faut parler, c’est des gens! » mais Philippe lui aussi il sait parler des gens, et entendre Philippe parler des gens, ça replace dans le contexte. Il nous raconte très brièvement son parcours, étude de sociologie et puis toute sa carrière dans l’associatif, à Beauvais d’abord, puis à la MJC de Montluçon, et enfin à Bourganeuf. Philippe a un peu analysé le terrain avant d’arriver: il a pu lire que la communauté Turque représentait 10 pour cent de la population, puis les chiffres concernant le seuil de pauvreté, le nombre d’habitants assujettis à l’impôt sur le revenu, »Je me disais: mais ils vivent de quoi les gens? » Mais, nous dit-il, « Une fois qu’on est sur le terrain, plus on avance, moins on simplifie ». Pour lui, le rôle de son équipe à l’Agora c’est d’être « des récepteurs et des médiateurs de la parole des habitants. On pense qu’il faut leur redonner leur pouvoir d’agir. Nous on part du principe que tout est possible tu vois, on ne dit jamais non à un habitant. Et on a balayé direct cette notion d’origine, un habitant est un habitant » et tout doit être prétexte à la rencontre. » On est très heureux d’avoir pu rencontrer les habitants dont Philippe parle si bien toute cette semaine. On est très heureux d’avoir pu rencontrer une équipe avec laquelle on partage tant de choses.